Human Rights Watch appelle Amman à interdire d'entrée le président soudanais

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L'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé dimanche la Jordanie à refuser d'accueillir mercredi le président soudanais Omar el-Béchir, visé par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

"La Jordanie devrait refuser de laisser entrer sur son territoire le président soudanais Omar el-Béchir ou l'arrêter s'il pénètre dans le pays", a déclaré HRW dans un communiqué.

M. Béchir serait invité au sommet de la Ligue arabe qui doit se tenir mercredi en Jordanie, selon l'ONG basée à New York.

Le président soudanais est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre par la CPI pour son rôle présumé dans le conflit au Darfour, une région de l'ouest du Soudan où au moins 300.000 personnes ont été tuées dans des affrontements entre rebelles et forces progouvernementales.

Premier tribunal permanent chargé de juger les génocides et crimes de guerre, la CPI, basée à La Haye, a émis des mandats d'arrêts contre M. Béchir en 2009 et 2010.

Les pays reconnaissant la compétence de la CPI sont donc sensés l'arrêter s'il se présente sur leur territoire.

"La Jordanie défierait ses obligations d'Etat partie à la CPI si elle autorisait la visite de M. Béchir sans l'arrêter", a souligné la directrice chargée de la justice internationale chez Human Rights Watch, Elise Keppler.

L'ONG estime qu'une telle visite ternirait les efforts du roi de Jordanie pour réformer le système judiciaire de son pays afin d'améliorer le respect des droits de l'Homme.

En 2015, l'Afrique du Sud, Etat partie à la CPI, s'était retrouvée au coeur d'une vive controverse à l'occasion de la visite à Johannesburg de M. Béchir pour un sommet de l'Union africaine. Pretoria avait refusé d'arrêter le chef de l'Etat soudanais, invoquant son immunité présidentielle.

Ce refus sera examiné par la CPI lors d'une audience le 7 avril.