Allemagne: un Syrien condamné pour complicité de crime de guerre

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Un Syrien de 26 ans, premier demandeur d'asile arrêté en Allemagne pour crime de guerre, a été condamné mercredi à trois ans et demi de prison pour sa participation à l'enlèvement d'un membre de l'Onu.

L'homme, présenté comme Suliman al-S., a été condamné par le tribunal de Stuttgart (sud-ouest) pour complicité de crime de guerre. Il a été reconnu coupable d'avoir participé à la surveillance d'un collaborateur canadien de la mission de l'ONU sur le Golan, enlevé puis séquestré pendant huit mois en 2013 dans une villa près de Damas.

Cette peine est très en-deçà de celle réclamée par le procureur qui avait requis le 6 septembre 7 ans de prison à l'encontre de ce Syrien arrivé en 2014 en Allemagne en tant que demandeur d'asile.

Selon le tribunal, l'homme n'a pas participé directement à l'enlèvement mais a prêté main forte aux ravisseurs en surveillant l'agent de l'Onu.

Enlevé près de Damas le 17 février 2013, celui-ci avait finalement pu s'échapper en octobre de la même année, sans que son identité ne soit dévoilée.

Peu après, les Nations unies avaient cependant annoncé la libération de l'un de leurs collaborateurs, le Canadien Carl Campeau, kidnappé le 17 février dans la banlieue de Damas.

Sa remise en liberté avait été négociée sans qu'une rançon ne soit payée, selon l'ONU.

Le tribunal a aussi estimé qu'aucun élément ne venait étayer la thèse selon laquelle l'enlèvement avait été perpétré par des membres du Front al-Nosra, ex-branche syrienne d'al-Qaïda et rivale de l'organisation Etat islamique (EI).

Rien ne permet non plus d'affirmer que Suliman al-S. ait appartenu au Front, contrairement à ce que soutenait l'accusation, ont également conclu les juges.

Suliman al-.S. avait été le premier demandeur d'asile syrien accusé de crimes de guerre arrêté en Allemagne depuis le début de l'afflux de réfugiés dans le pays.

Plus d'un million de migrants, dont des centaines de milliers de Syriens, ont afflué dans le pays depuis 2015, permettant à la justice allemande d'engager des procédures concernant les exactions commises en Syrie et en Irak.

En juillet 2016, un jihadiste allemand avait été condamné à deux ans de prison pour crime de guerre pour avoir posé pour des photos en Syrie avec les têtes empalées de deux soldats de l'armée du régime Assad.