Rohingya: deux responsables de l'ONU mettent en accusation la Birmanie

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La Birmanie a échoué à protéger la communauté musulmane des Rohingyas comme elle en avait le devoir au regard du droit international, ont affirmé mercredi deux hauts responsables de l'ONU en réclamant des enquêtes sur de possibles génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

"En dépit des mises en garde faites par nous et par d'autres nombreux responsables, le gouvernement birman a échoué à assumer ses obligations selon le droit international et à exercer sa première responsabilité de protéger la population Rohingya contre des atrocités", affirment dans un communiqué Adama Dieng, responsable de la Prévention des génocides et Ivan Simonovic, conseiller spécial sur la Responsabilité de protéger.

Par le terme "d'atrocités", précise leur communiqué conjoint, les deux responsables se référent aux trois crimes sanctionnés par le droit international: le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre.

"De la même manière, la communauté internationale a échoué dans ses responsabilités" sur le même sujet, précisent MM. Dieng et Simonovic.

Les deux responsables "appellent le gouvernement birman à prendre des mesures immédiates pour arrêter les atrocités présumées avoir été commises dans l'Etat Rakhine", dans l'ouest de la Birmanie, précise leur communiqué.

Ils lui demandent "de permettre une mission d'enquête internationale et indépendante du Conseil des droits de l'Homme dans l'Etat Rakhine afin de vérifier les faits", selon la même source.

"Une fois encore, notre échec à arrêter ces atrocités fait de nous des complices. Quand pourrons-nous vivre avec notre promesse du +plus jamais+?", demandent aussi MM. Dieng et Simonovic, en réclamant que les auteurs des crimes soient traduits en justice "quel que soit leur statut".

Selon l'ONU, plus de 580.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie depuis le 25 août, pour se réfugier au Bangladesh voisin. La crise a débuté quand des rebelles rohingyas, dénonçant les mauvais traitements subis par leur minorité en Birmanie, ont attaqué des postes de police, entraînant une répression sévère de l'armée.

Depuis le début de la crise, l'ONU réclame en vain l'arrêt des combats, des accès pour l'aide humanitaire dans l'ouest de la Birmanie et le retour des réfugiés dans leurs zones d'origine.