L'Union européenne exhorte le Soudan à autoriser les manifestations contre la flambée des prix

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L'Union européenne a exhorté jeudi le Soudan à autoriser les manifestations en cours contre la flambée des prix, assurant suivre de près la gronde sociale et les arrestations de responsables politiques.

Plusieurs régions du Soudan sont depuis la semaine dernière le théâtre de manifestations d'étudiants et de citoyens en colère contre la hausse des prix.

Le récent doublement du prix du pain après la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement au sein de la population.

Des policiers anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui, dans certaines régions, ont brûlé des pneus et bloqué des routes.

Dimanche, un étudiant a été tué au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée par la guerre civile.

Le même jour, les exemplaires de six quotidiens critiquant l'envolée du prix du pain ont été saisis par les autorités, selon les responsables éditoriaux de ces journaux.

Depuis le début des protestations, plusieurs responsables de partis d'opposition ayant appelé les Soudanais à descendre dans la rue ont été arrêtés, selon leurs formations politiques.

Jeudi, la délégation de l'Union européenne (UE) à Khartoum a dit suivre de près la situation.

"Il est crucial que les gens soient autorisés à exercer leurs droits à la liberté d'expression, cela comprend la liberté des médias", a assuré la délégation de l'UE dans un communiqué, en ajoutant que cela devait se faire "pacifiquement".

Le Soudan avait été le théâtre en 2016 d'un mouvement de protestation après la décision des autorités de réduire les subventions sur le carburant, mesure qui avait entraîné une forte hausse des prix.

Le régime avait rapidement réprimé ce mouvement afin de ne pas voir se reproduire les heurts sanglants de 2013, déjà liés à une précédente réduction des subventions sur l'essence, qui avaient fait des dizaines de morts.

La presse soudanaise est souvent l'objet de mesures punitives de la part des autorités, et le pays figure de longue date en bas de classements en matière de respect de la liberté de la presse.

Au pouvoir depuis 1989, Omar el-Béchir est sous le coup de deux mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour.