Accord sur les Rohingyas: le secrétaire général de l'ONU inquiet des conditions de retour

1 min 20Temps de lecture approximatif

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit inquiet mardi des conditions du retour de centaines de milliers de Rohingyas ayant fui une campagne militaire, prévues dans l'accord passé entre la Birmanie et le Bangladesh.

"Le pire serait de déplacer ces personnes de camps au Bangladesh vers des camps en Birmanie", a-t-il averti.

"Nous croyons qu'il est très important que le HCR soit totalement impliqué dans l'opération pour garantir qu'elle soit effectuée selon les normes internationales", a déclaré M. Guterres au cours d'une conférence de presse à New York.

Selon lui, ces retours doivent se faire sur une base de volontariat et les Rohingyas doivent être autorisés à retourner dans leurs propres maisons.

La Birmanie et le Bangladesh se sont donné mardi deux années pour régler le retour des 655.000 Rohingyas qui ont rejoint depuis fin août des camps bangladais pour fuir la violence.

C'est la première fois que les deux pays évoquent clairement un calendrier pour le retour de cette minorité musulmane persécutée depuis des années dans ce pays d'Asie du Sud-Est majoritairement bouddhiste.

Le Bangladesh et la Birmanie avaient entamé des pourparlers depuis des semaines sur cette question des réfugiés.

Antonio Guterres, qui a été pendant dix ans à la tête du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), a expliqué que celui-ci avait été consulté mais n'avait pas pris part à l'accord, contrairement à l'usage dans les plans de rapatriement.

Sous la pression de la communauté internationale, alarmée par les conditions de vie des Rohingyas, le gouvernement birman a promis de rapatrier les réfugiés s'ils peuvent prouver qu'ils habitaient auparavant en Birmanie.

Plusieurs camps doivent être construits en Etat Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, où vivaient avant le début de la répression militaire la grande majorité des Rohingyas.

Les violences dans l'Etat Rakhine ont débuté fin août 2017 par des attaques de postes de police par la rébellion de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), qui dénonce les mauvais traitements subis par cette minorité.