Nouveau renvoi du procès du taggeur de la statue de Colbert

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Le procès de l'homme qui avait inscrit "Négrophobie d'Etat" en juin sur la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale a de nouveau été renvoyé, au 10 mai, lundi par le tribunal correctionnel de Paris.

Ce nouveau renvoi intervient en raison du dépôt par la défense d'une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) portant sur l'égalité des armes et la capacité de l'Assemblée nationale à se constituer partie civile.

"L'Assemblée nationale n'est ni une personne morale, ni une personne civique", a détaillé Guy Florentin, un des avocats de la défense, qui interroge la légitimité de l'institution à poursuivre son client.

Franco Lollia, un Guadeloupéen de 49 ans, avait été arrêté en juin pour avoir tagué "Négrophobie d'Etat" sur une statue de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), un ministre de Louis XIV considéré comme initiateur du Code noir, qui a légiféré et légalisé l'esclavage dans les colonies françaises.

Derrière son masque "Brigade anti-négrophobie", Franco Lollia a déclaré aux journalistes vouloir "dénoncer une hypocrisie en France". "Ce n'est pas Colbert qu'on vise, c'est la responsabilité de l'Etat", a-t-il dit.

Au moment du premier renvoi, en août, l'avocate Saida Benouari expliquait que "pour l'Assemblée nationale, c'est simplement au départ une affaire de dégradation de la statue de Colbert, un symbole qui représente une histoire commune".

Le 10 mai, date du renvoi, correspond à la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en France, en raison de l'adoption, le 10 mai 2001, de la loi Taubira qui reconnaît la traite et l'esclavage comme "crime contre l'humanité".