"Génocide" des Ouïghours: Pékin dénonce des "mensonges" de Pompeo

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La Chine a qualifié mercredi de "mensonges absurdes et éhontés" les accusations du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo selon lesquelles Pékin "commet un génocide" contre les musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang (nord-ouest).

Cette qualification "n'est qu'un chiffon de papier à nos yeux", a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, à quelques heures de la fin du mandat de l'administration Trump.

"Ces dernières années, Mike Pompeo a propagé un nombre incalculable de mensonges et d'idées pernicieuses. Cette accusation d'un prétendu (génocide) n'est qu'un de ses mensonges absurdes et éhontés", a dénoncé la porte-parole.

Selon des experts étrangers, plus d'un million de Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique du Xinjiang, région placée sous étroite surveillance policière.

Pékin affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, destinés à leur fournir un emploi et à les éloigner de l'extrémisme après une série d'attentats meurtriers attribués à des séparatistes et islamistes ouïghours.

Des études d'instituts de recherche américain, basées sur des interprétations de documents officiels chinois, des témoignages et des extrapolations accusent par ailleurs la Chine de stérilisations et de travail forcé visant les Ouïghours.

"Je pense que ce génocide est encore en cours et que nous assistons à une tentative systématique de détruire les Ouïghours de la part du parti-Etat chinois", a estimé mardi Mike Pompeo dans un communiqué.

Il a aussi évoqué des "crimes contre l'humanité" menés "depuis au moins mars 2017" par les autorités chinoises contre les Ouïghours et "d'autres membres de minorités ethniques et religieuses au Xinjiang".

Cette décision, à l'issue d'un processus juridique interne au département d'Etat, ouvre la voie à de nouvelles sanctions américaines.

Un génocide consiste en la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

Les journalistes étrangers peuvent se rendre au Xinjiang, mais ils y sont très étroitement suivis par les autorités. Ils peuvent donc difficilement confirmer ou infirmer les accusations portant sur le traitement réservé aux Ouïghours.

La Chine a été frappée ces dernières décennies par plusieurs attentats attribués à des militants ouïghours. L'année 2014 avait notamment été marquée par une attaque au couteau (31 morts) en gare de Kunming (sud-ouest du pays) et une autre à l'explosif (39 morts) contre un marché d'Urumqi, la capitale du Xinjiang.