26.09.13 - TSSL/TAYLOR - L’EX-PRESIDENT DU LIBERIA CHARLES TAYLOR PERD SON APPEL

Arusha, 26 septembre 2013 (FH) – La chambre d’appel du Tribunal spécial pour la Sierra Léone (TSSL) a confirmé jeudi la peine de 50 ans d’emprisonnement prononcée en première instance contre l’ancien président du Liberia, Charles Taylor.

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« La chambre d'appel confirme la condamnation à 50 ans de prison », a déclaré le juge George King lors d'une audience publique retransmise par satellite depuis Leidschendam, dans la banlieue de La Haye, aux Pays- Bas.En costume et cravate, l’ancien président, 65 ans, est resté de marbre durant la lecture de l’arrêt. La chambre a précisé qu’il resterait sous la garde de la Cour en attendant son transfert vers le pays où il purgera sa peine.Le Royaume Uni a accepté de l’accueillir alors que d’autres condamnés du TSSL sont actuellement emprisonnés au Rwanda.La chambre d’appel a rejeté l’essentiel des motifs d’appel du condamné et du procureur.Le 26 avril 2012, Charles Taylor avait été reconnu coupable de 11 chefs d’accusation pour des exactions commises en Sierra Leone, durant le conflit dans ce pays, entre 1991 et 2002. Les juges avaient retenu sa responsabilité pénale pour aide et encouragement à commettre ces crimes.La chambre de première instance avait conclu que l’ex-chef de l’Etat avait apporté un appui militaire, opérationnel et financier aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) sachant bien qu’ils allaient s’en servir pour commettre divers crimes : meurtres, viols, esclavage, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d’enfants de moins de 15 ans, pillages, etc.Taylor est le premier ex-chef d'État à avoir comparu devant un tribunal international ou hybride pour des accusations de crimes graves commis en violation du droit international, depuis le procès de Nuremberg contre les responsables nazis après la Seconde Guerre mondiale.Cet arrêt marque la fin des travaux du TSSL, un tribunal hybride officiellement créé en 2002 par les Nations unies et le gouvernement de la Sierra-Leone afin de juger les principaux auteurs des violations du droit international et sierra-léonais commis sur le territoire du pays depuis le 30 novembre 1996.La guerre civile en Sierra Leone a fait plus de 120.000 morts. Les rebelles se sont rendus tristement célèbres en commettant des meurtres, des viols systématiques, des enlèvements, des amputations et en enrôlant de force dans leurs rangs des milliers d’enfants.« Le procès et le jugement de Charles Taylor démontrent clairement que même des personnes qui se trouvent aux plus hauts échelons du pouvoir peuvent être amenées à rendre des comptes », a déclaré  Elise Keppler, juriste au programme Justice internationale de Human Rights Watch (HRW). « Le procès Taylor, et le travail du Tribunal spécial pour la Sierra Leone en général, ont contribué de manière importante à ce que justice soit rendue pour les crimes atroces commis lors du conflit en Sierra Leone», a-t-elle ajouté, dans un communiqué disponible sur le site internet de HRW.Diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, Charles Taylor a été président du  Liberia de 1997 à 2003. Il a été arrêté au Nigéria le 29 mars 2006 et transféré à La Haye, trois mois plus tard, dans le cadre d’un accord entre le TSSL et les autorités néerlandaises.ER