Traque des FDLR : un émissaire de l'ONU appelle l'armée congolaise et la MONUSCO à reprendre leur coopération

Traque des FDLR : un émissaire de l'ONU appelle l'armée congolaise et la MONUSCO à reprendre leur coopération©Guy Oliver/IRIN
Des soldats de la MONUSCO sur la colline de Goma, une position défensive stratégique dans cette ville de l'est du Congo.
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L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a appelé mercredi à « la reprise rapide de la coopération entre » les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les troupes des Nations unies dans le pays (MONUSCO) dans les opérations militaires visant les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Accompagné du secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), l'émissaire de l'ONU a rencontré le même jour à Kinshasa, le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila.

Les échanges avec le président Kabila ont porté sur la situation dans la région en général et en RDC en particulier, ainsi que sur les préparatifs de la prochaine Conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des Grands Lacs.

L'envoyé spécial Djinnit a réitéré le soutien des Nations unies au processus de rapatriement des éléments des FDLR actuellement hébergés dans différents camps de transit en RDC.

Il a saisi l'occasion pour appeler à « la reprise rapide de la coopération entre les FARDC et la MONUSCO » dans les opérations militaires contre ces combattants hutus rwandais. La MONUSCO a suspendu début février dernier sa coopération dans la traque des FDLR à cause de la présence, dans la chaîne de commandement de l'armée congolaise, de deux généraux soupçonnés de graves violations des droits de l'homme.

Les FDLR, dont certains éléments sont accusés par Kigali d'avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsis de 1994 dans leur pays d'origine, sont considérées l'une des principales sources de l'insécurité devenue récurrente dans la région des Grands lacs.

Dans un communiqué publié lundi à Goma, dans l'est de la RDC, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a lancé un nouvel appel à l'arrestation urgente de leur commandant militaire, le général Sylvestre Mudacumura sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis il y a aujourd'hui trois ans.

Selon HRW, les hommes de Mudacumura continuent de se livrer à des exactions de toutes sortes contre des civils dans l'Est congolais.

Saïd Djinnit s'est également réjoui des progrès réalisés dans le dialogue stratégique entre la RDC et la MONUSCO pour aplanir les divergences et a encouragé les deux parties à poursuivre ce dialogue dans le même esprit constructif.

Le diplomate algérien a par ailleurs évoqué avec le président Kabila la préparation en cours de la Conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des Grands Lacs, qui aura lieu à Kinshasa les 24 et 25 février 2016, coïncidant avec le troisième anniversaire de la signature de l'Accord-cadre sur la Paix, la Sécurité et la Coopération en RDC et dans la région des Grands Lacs, connu sous l'appellation de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba.

L'envoyé spécial de Ban Ki-moon et le secrétaire exécutif de la CIRGL ont été par ailleurs informés par le président Kabila de l'état d'avancement de la préparation des élections en RDC et des consultations qu'il a engagées avec les acteurs politiques et la société civile.