L'indépendance des Serbes de Bosnie serait "légitime", selon leur chef

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L'indépendance de l'entité des Serbes de Bosnie est un "objectif politique légitime", a jugé mardi son chef politique Milorad Dodik, tout en ajoutant que ce n'était pas d'actualité "maintenant".

Depuis la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-95, la Bosnie-Herzégovine est divisée en deux entités principales, d'une part une fédération croato-bosniaque, et de l'autre la Republika Srpska, l'entité des Serbes de Bosnie. Elles sont unies par de faibles institutions communes, dont l'autorité est de moins en mois respectée.

D'abord favori des Occidentaux avant de s'en éloigner et d'afficher sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine, Milorad Dodik souffle le chaud et le froid sur le sujet. Il évoque régulièrement les aspirations à l'indépendance de son entité, qui célébrait mardi sa "fête nationale" au grand dam de Sarajevo et des chancelleries occidentales. Ses déclarations récurrentes en ce sens suscitent la colère des responsables politiques bosniaques.

"Notre but est le plus haut degré d'indépendance possible pour la Republika Srpska. Nous nous dirigeons dans cette direction, c'est un objectif politique légitime", a déclaré Milorad Dodik dans une interview à la télévision d'Etat serbe (RTS). Par le passé, il a jugé que la Bosnie était "un concept raté", un "lieu que personne ne désire".

"Nous avons besoin de lutter pour préserver les droits que nous avons acquis", a poursuivi Milorad Dodik. Un peu plus tard, à l'occasion des commémorations de la "fête nationale", il a estimé que "le peuple serbe (avait) deux Etats, il a la République de Serbie et il a la Republika Srpska".

L'indépendance de l'entité serbe de Bosnie n'est néanmoins "pas un sujet maintenant", a-t-il nuancé. "On ne traite pas la question d'indépendance comme si on avait l'intention de prendre cette décision aujourd'hui", a-t-il dit.

Selon le dernier recensement, qui remonte à 2013, la Bosnie est peuplée de 3,5 millions d'habitants, dont une moitié de Bosniaques (musulmans), un petit tiers de Serbes et un peu plus de 15% de Croates.

Parmi les fondateurs en 1992 de la Republika Srpska figurait Radovan Karadzic, théoricien de l'épuration ethnique, condamné à 40 ans de prison pour génocide et crimes contre l'humanité lors de la guerre en Bosnie.