Burundi: le tiers de la population aura besoin d'aide humanitaire en 2018

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Le tiers de la population du Burundi aura besoin d'une assistance humanitaire en 2018, soit une hausse de 20% sur une année, a annoncé mardi l'ONU, estimant qu'il faudrait au moins 141 millions de dollars pour y faire face.

"L'analyse des besoins humanitaires indique que 3,6 millions de personnes, soit le tiers de la population burundaise, auront besoin d'une assistance humanitaire en 2018. Cela représente une hausse de quelque 20% par rapport à l'an dernier", a déclaré Garry Conille, le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Burundi, selon les propos rapportés par des médias burundais.

M. Conille a présenté "le plan de réponse humanitaire 2018 pour le Burundi" préparé par les organisations humanitaires oeuvrant dans ce pays. Ce plan a été conçu en concertation avec le gouvernement burundais, qui d'ordinaire refuse de s'associer à toute initiative de la communauté internationale.

"La vulnérabilité des populations, qui est entretenue par une situation socio-économique précaire mais aussi par la recrudescence des catastrophes naturelles, se manifeste par une détérioration des conditions de vie, un accès limité aux services de base et par un déplacement des populations", a expliqué M. Conille.

Il s'est abstenu d'évoquer la crise politique qui frappe le Burundi depuis avril 2015. Le gouvernement rejette toute référence à cette crise, estimant que tout va pour le mieux dans le pays.

"Les femmes et les enfants restent particulièrement vulnérables", a poursuivi le représentant du Pnud, précisant que "le taux de malnutrition aiguë sévère affectant les enfants de moins de cinq ans dépasse le seuil d'urgence dans 8 des 18 provinces du pays".

"Le plan que nous lançons aujourd'hui, et qui intègre le soutien aux (quelque 50.000) réfugiés congolais (au Burundi), cible 2,4 millions de personnes - le double des personnes bénéficiaires de cette aide en 2017 - et requiert un montant de 141 millions de dollars (114 millions d'euros)", a-t-il ajouté.

Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.

Les violences qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête.

Le Burundi est désormais classé parmi les trois pays les plus pauvres du monde. Il traverse aussi une crise socio-économique caractérisée par un manque criant de devises, de régulières pénuries d'essence et des crises sanitaires ou alimentaires.