Syrie: les groupes rebelles dans la Ghouta opposés à toute évacuation

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Les principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale ont affirmé vendredi leur opposition à toute évacuation de civils et de combattants de leur fief, bombardé depuis six jours par le régime syrien.

Depuis dimanche, 436 civils dont 99 enfants ont péri selon une ONG, dans les bombardements du régime de Bachar al-Assad contre la Ghouta orientale, sous contrôle principalement des groupes Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane.

Dans le conflit qui ravage la Syrie, le régime a réussi à reprendre plusieurs localités rebelles, en vertu d'accords dits de "réconciliation", qui se traduisent par l'évacuation des combattants et de civils qui les soutiennent, en échange de la fin des bombardements et de sièges asphyxiants.

Jeudi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit que son pays, allié indéfectible de M. Assad à qui il apporte un appui militaire, avait proposé aux rebelles d'évacuer la Ghouta orientale, mais qu'ils avaient refusé avec leurs alliés jihadistes.

Des combattants de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda maintiennent une faible présence dans ce dernier fief rebelle près de Damas.

"Nous rejetons catégoriquement toute initiative qui prévoit la sortie des habitants de leur maison et leur transfert vers n'importe quel autre endroit", ont écrit les groupes rebelles dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Le texte est signé par Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, ainsi que par un autre groupe rebelle Ahrar al-Cham.

Partagée sur les réseaux sociaux et authentifiée par un haut responsable rebelle, la lettre dénonce comme un "crime de guerre", "le déplacement forcé de la population".

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Faylaq al-Rahmane, Waël Alwane a réitéré "le refus des factions à évacuer la Ghouta orientale".

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter vendredi à 16H00 GMT sur un projet de résolution demandant un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, destiné à permettre l'arrivée d'aide humanitaire et des évacuations médicales dans la Ghouta. On ignore si la Russie soutiendra ou non ce texte.

La lettre des rebelles soutient le projet de résolution, mais reproche au Conseil de sécurité son "incapacité à faire cesser les crimes de guerre", en mettant en cause la Russie dans les frappes sur la Ghouta orientale. Moscou a démenti bombarder cette région.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.