Plébiscité pour un 4e mandat, Poutine conforte son pouvoir face aux Occidentaux

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Vladimir Poutine a été largement réélu pour un quatrième mandat à la tête de la Russie avec 76,67% des voix, selon des résultats quasi définitifs publiés lundi, confortant encore son pouvoir en pleine crise avec les Occidentaux.

Aux commandes du pays depuis plus de 18 ans en tant que président ou Premier ministre, M. Poutine a ainsi réalisé son meilleur score à une élection présidentielle et a fait mieux que ce que prévoyaient tous les sondages des dernières semaines.

Devant des centaines de partisans réunis près du Kremlin dimanche, celui qui restera au pouvoir jusqu'en 2024, année où il fêtera ses 72 ans, a remercié les Russes et dit voir dans cette large victoire "la confiance et l'espoir de notre peuple".

Arrivé très loin devant ses adversaires avec une participation supérieure à la précédente présidentielle, Vladimir Poutine est plus que jamais l'homme fort d'un pays qu'il a replacé au premier rang sur la scène internationale au prix d'un climat de tensions sans précédent avec les Occidentaux depuis la Guerre froide.

Alimentée par le conflit syrien, la crise ukrainienne ou les accusations d'ingérence russe dans l'élection de Donald Trump, la confrontation Est-Ouest s'est encore accentuée depuis que Londres accuse Moscou d'avoir empoisonné un ex-espion russe au Royaume-Uni, ce que Vladimir Poutine a qualifié dimanche de "grand n'importe quoi".

Quasiment muet jusque-là sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, le président russe a assuré, dans sa première conférence de presse après l'élection, qu'accuser la Russie était "du grand n'importe quoi" mais que Moscou est "prêt à coopérer" avec Londres à l'enquête.

 

- Silence des Occidentaux -

 

Après dépouillement de 99,8% des bulletins, M. Poutine a largement devancé son principal adversaire, le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine, qui n'a récolté que 11,79% des voix, devant l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski, à 5,66%, et la journaliste proche de l'opposition libérale Ksénia Sobtchak (1,67%).

"Nous allons travailler tout aussi dur, d'une manière tout autant responsable et efficace", a assuré M. Poutine à ses partisans, voyant dans sa victoire "la reconnaissance du fait que beaucoup de choses ont été faites dans des conditions très difficiles".

Première puissance à féliciter le chef du Kremlin, la Chine, par la voix du président Xi Jinping a salué lundi une relation sino-russe "à son meilleur niveau historique". Le président vénézueluien Nicolas Maduro a lui aussi rapidement félicité M. Poutine, ce qu'aucune capitale occidentale n'avait encore fait lundi matin.

La participation s'est élevée à 67,4%, légèrement supérieure à celle de 2012 (65%), portée par les vastes efforts déployés par le Kremlin pour mobiliser des électeurs à se rendre à une élection dont l'issue ne faisait aucun doute.

Ce quatrième mandat de Vladimir Poutine devrait être son dernier, celui-ci ayant promis de ne pas modifier la Constitution pour pouvoir se représenter après 2024. Des experts estiment ainsi que les six prochaines années seront consacrées à la préparation d'un successeur.

Interrogé dimanche soir sur l'éventualité d'une candidature après 2024, M. Poutine a répondu: "Vous devez plaisanter. Qu'est-ce je dois faire? Rester ici jusqu'à mes 100 ans? Non".

 

- Accusations de fraudes -

 

L'opposition russe, et en premier lieu l'adversaire le plus acharné du pouvoir Alexeï Navalny, interdit de participation au scrutin et qui avait appelé au boycott, ont accusé les autorités d'avoir gonflé le taux de participation grâce à de nombreuses fraudes, en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d'électeurs vers les bureaux de vote.

"La victoire de Poutine avec plus de 70% a été décidée d'avance", a expliqué à la presse l'opposant, qui a prévenu qu'il continuerait à appeler à des manifestations, "seul moyen de mener une lutte politique en Russie".

L'ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site internet une carte des fraudes faisant état de plus de 2.900 irrégularités, tels que bourrages d'urnes, votes multiples ou entraves au travail des observateurs.

L'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, qui a vécu en Russie après ses révélations sur la surveillance massive aux Etats-Unis, a diffusé sur Twitter une vidéo montrant ce qu'il présente comme un bourrage d'urne. "Exigez la justice. Exigez des lois et des tribunaux qui ont un sens. Reprenez en main votre avenir", a-t-il écrit.

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a estimé pour sa part que les irrégularités constatées "ont été relativement modestes", ajoutant que le scrutin avait été transparent.

Symboliquement, le scrutin se tenait quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la Crimée, à l'issue d'une opération militaire et d'un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

Plus de 1.200 bureaux de vote avaient ouvert en Crimée mais beaucoup de Tatars, une communauté musulmane qui s'est largement opposée à l'annexion, ne comptaient pas se rendre aux urnes. M. Poutine a obtenu un résultat avoisinant les 92% dans la péninsule annexée en 2014.

En représailles à la tenue de la présidentielle en Crimée, Kiev a empêché le vote des Russes résidant en Ukraine. Des dizaines de policiers, ainsi que des militants nationalistes, ont bloqué dimanche l'accès aux consulats russes dans plusieurs grandes villes, suscitant la colère de Moscou.

bur-pop/phv

anche soir sur l'éventualité d'une candidature après 2024, M. Poutine a répondu: "Vous devez plaisanter. Qu'est-ce je dois faire? Rester ici jusqu'à mes 100 ans? Non".

 

- Accusations de fraudes -

 

L'opposition russe, et en premier lieu l'adversaire le plus acharné du pouvoir Alexeï Navalny, interdit de participation au scrutin et qui avait appelé au boycott, ont accusé les autorités d'avoir gonflé le taux de participation grâce à de nombreuses fraudes, en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d'électeurs vers les bureaux de vote.

"La victoire de Poutine avec plus de 70% a été décidée d'avance", a expliqué à la presse l'opposant, qui a prévenu qu'il continuerait à appeler à des manifestations, "seul moyen de mener une lutte politique en Russie".

L'ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site internet une carte des fraudes faisant état de plus de 2.900 irrégularités, tels que bourrages d'urnes, votes multiples ou entraves au travail des observateurs.

L'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, qui a vécu en Russie après ses révélations sur la surveillance massive aux Etats-Unis, a diffusé sur Twitter une vidéo montrant ce qu'il présente comme un bourrage d'urne. "Exigez la justice. Exigez des lois et des tribunaux qui ont un sens. Reprenez en main votre avenir", a-t-il écrit.

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a estimé pour sa part que les irrégularités constatées "ont été relativement modestes", ajoutant que le scrutin avait été transparent.

Symboliquement, le scrutin se tenait quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la Crimée, à l'issue d'une opération militaire et d'un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

Plus de 1.200 bureaux de vote avaient ouvert en Crimée mais beaucoup de Tatars, une communauté musulmane qui s'est largement opposée à l'annexion, ne comptaient pas se rendre aux urnes. M. Poutine a obtenu un résultat avoisinant les 92% dans la péninsule annexée en 2014.

En représailles à la tenue de la présidentielle en Crimée, Kiev a empêché le vote des Russes résidant en Ukraine. Des dizaines de policiers, ainsi que des militants nationalistes, ont bloqué dimanche l'accès aux consulats russes dans plusieurs grandes villes, suscitant la colère de Moscou.

bur-pop/phv