Le pape parle de paix avec une délégation des Eglises du Soudan du Sud

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Le pape François a reçu vendredi des représentants du Conseil des Eglises du Soudan du Sud et discuté avec ces responsables de diverses confessions chrétiennes des moyens de promouvoir la paix dans leur pays ravagé par la guerre civile.

"Le pape tient dans son coeur le peuple souffrant du Soudan du Sud", a déclaré le secrétaire du Conseil, James Oyet Latansio, lors d'un point de presse après cette "belle rencontre" qui a permis aux participants d'évoquer avec le pontife argentin des actions concrètes possibles au niveau local, national et international.

Le père Oyet Latansio a ainsi évoqué des initiatives de réconciliation à long terme lancées dans les villages pour "faire sortir la rage", et la participation du Conseil aux rounds de pourparlers de paix menés sous l'égide de l'Ethiopie.

Arrivée à Rome en début de semaine, la délégation a d'ailleurs mené trois jours de discussions confidentielles avec la communauté catholique de Sant'Egidio, spécialisée dans la médiation de conflits, pour renforcer ces initiatives.

Comme il le fait régulièrement, le pape François a évoqué son désir de se rendre au Soudan du Sud avec son homologue anglican, Justin Welby. Mais le Vatican a annoncé l'année dernière que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies.

"Quand il viendra, nous l'accueillerons", a déclaré le père Oyet Latansio. "Le pape va où il veut (...). Certes le Soudan du Sud a cette faiblesse de l'insécurité. Mais nous sommes venus du Soudan du Sud, nous y vivons. Partout dans le monde, quelqu'un peut prendre un pistolet et tirer".

Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

En février, une commission de l'ONU a identifié 41 hauts responsables sud-soudanais en vue de poursuites pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont des viols et meurtres à caractère ethnique.

Interrogés sur le fait que la quasi-totalité de ces hauts responsables se déclarent chrétiens, le père Oyet Latansio a répondu: "Il faudrait savoir s'ils le sont à temps plein ou à moitié (...). Parfois ils vont à la messe, ils vont prier. Mais qu'est-ce qu'ils prient ?"

"Nos chefs sont chrétiens mais l'homme reste un homme, et quand le sens de la foi et de l'humanité vient à manquer, il devient un sorte de diable", a-t-il regretté.