Des parlementaires croates interrompent leur visite en Serbie à cause de Seselj

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Une délégation du parlement de Croatie a interrompu mercredi sa visite en Serbie en raison du comportement insultant à leur égard du député ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, reconnu coupable de crimes contre l'humanité par un tribunal de l'ONU, un incident qui pourrait détériorer les relations encore difficiles entre ces deux pays.

"A l'entrée du parlement (serbe), Seselj (...) a profané le drapeau croate, puis, passant devant les membres de la délégation croate, il les a insultés", a déploré cette délégation dans un communiqué lu par le président du parlement croate Gordan Jandrokovic.

Selon un communiqué du parti radical serbe (SRS) de M. Seselj, ce dernier a jeté le drapeau croate au sol et l'a piétiné.

"En raison de cet acte qui a gravement violé la dignité de la Croatie et de son parlement, la visite a été interrompue", a ajouté dans son communiqué la délégation croate.

A Belgrade, de hauts dirigeants serbes, dont la Première ministre Ana Brnabic et la présidente du parlement Maja Gojkovic, ont résolument condamné l'attitude de Vojislav Seselj.

"Tenter de déchirer le drapeau croate ou tout autre drapeau ... insulter les membres d'une délégation officielle visitant notre pays est un comportement qui n'est pas représentatif de la Serbie, des valeurs du gouvernement serbe et de la majorité de nos citoyens", a écrit Mme Brnabic sur Tweeter.

Il y a une semaine, Vojislav Seselj, acquitté en première instance en 2016, a été reconnu en appel à La Haye coupable de crimes contre l'humanité par un tribunal de l'ONU qui le jugeait pour sa responsabilité dans les conflits sanglants des années 90 dans l'ex-Yougoslavie.

Il a été condamné à dix ans de prison mais restera libre, la peine étant couverte par la période de détention déjà effectuée. M. Seselj a en effet déjà passé près de 12 ans en prison entre février 2003 et novembre 2014, date de sa libération pour raisons de santé.

Après le verdict, des militants de l'opposition et des défenseurs des droits de l'homme ont appelé le parlement à le priver de son statut de député et ont été la cible d'insultes lancées par M. Seselj et ses partisans du SRS.

Coutumier des provocations, Vojislav Seselj s'est dit "fier" des crimes qui lui sont imputés, dans une réaction auprès de l'AFP peu après le jugement.