Nouvelle constitution au Tchad: le président est "le seul habilité" à décider d'un référendum

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Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est "le seul habilité à décider de la tenue d'un référendum", a affirmé samedi le gouvernement en réaction à des appels de l'opposition et de l'Eglise pour une adoption par référendum de la nouvelle Constitution.

Jeudi, la Conférence épiscopale du Tchad avait appelé à une adoption par référendum de la nouvelle Constitution plutôt que par voie parlementaire, estimant que le projet "ne reçoit pas l'adhésion de l'ensemble des citoyens".

"Nous exprimons notre stupéfaction et notre indignation face à cette déclaration infondée, qui non seulement fait une lecture complètement erronée de la Constitution en vigueur, mais jette les germes d'une grave division des Tchadiens", a déclaré samedi en conférence de presse la secrétaire générale du gouvernement, chargée des relations avec le Parlement, Mariam Mahamat Nour.

Ce projet de Constitution, qui met en place un "régime présidentiel", est issu des résolutions d'un forum sur les réformes institutionnelles rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars mais boycotté par l'opposition.

Ce prochain passage à un "régime présidentiel intégral", pilier d'une 4e République, va renforcer les pouvoirs du président et doit être adopté par  l'Assemblée nationale fin avril.

Mardi, sept associations de la société civile ont demandé aux députés de ne pas voter le nouveau texte constitutionnel.

La veille, les 33 députés de l'opposition -sur les 170 députés- avaient annoncé boycotter les travaux parlementaires sur l'adoption du texte.

Selon la Constitution citée par la secrétaire générale du gouvernement samedi, "le projet ou la proposition de révision (constitutionnelle) doit être voté à la majorité des trois cinquième des membres de l'Assemblée" après décision prise en Conseil des ministres.

"La révision de la constitution est (ensuite) approuvée par référendum ou par vote des deux tiers des membres de l assemblée nationale", a complété Mme Mahamat Nour.

Selon l'Eglise, l'adoption par voie parlementaire "risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique" dans la mesure où le pouvoir dispose d'une écrasante majorité à l'Assemblée.

"Quand un chef religieux prononce un message, il doit dire la vérité aux fidèles et à tous nos concitoyens. Si tout le monde faisait son travail et si chaque leader jouait correctement son rôle, notre pays le Tchad, qui est d'ailleurs laïc, s'en sortirait grandi", a répondu samedi la secrétaire générale du gouvernement.

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