Israël se porterait préjudice en reconnaissant le "génocide" arménien (Turquie)

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La Turquie a estimé vendredi qu'Israël, en pleine crise diplomatique avec Ankara, se porterait préjudice en reconnaissant le "génocide arménien" car cela reviendrait à le mettre sur le même plan que l'Holocauste.

"Nous pensons que le fait qu'Israël mette sur le même plan les événements de 1915 et l'holocauste lui nuit avant tout à lui-même", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.

Il réagissait à une proposition approuvée mercredi par les députés israéliens pour organiser un débat en séance plénière sur la "reconnaissance du génocide arménien". Aucune date n'a été fixée pour ce débat.

Même si cette proposition ne peut être considérée comme un acte du gouvernement, elle pourrait envenimer les relations déjà mauvaises avec la Turquie dont le président Recep Tayyip Erdogan a accusé Israël de "génocide" et d'user de méthodes dignes des nazis après la mort de plus de 60 Palestiniens sous les balles israéliennes lors de protestations dans la bande de Gaza le 14 mai.

Avant le vote sur la proposition, la députée Tamar Zandberg du parti d'opposition de gauche Meretz a déclaré que le moment choisi n'avait rien à voir avec l'aggravation des tensions avec Ankara.

Depuis 1989, le Meretz a essayé de faire reconnaître les massacres d'Arméniens commis par les Turcs ottomans en 1915-1917 comme un "génocide", mais les gouvernements en Israël ont rejeté ses tentatives en raison des liens avec la Turquie qui ont évolué en dents de scie ces dernières années.

Selon l'Arménie, quelque 1,5 million d'Arméniens sont morts au cours de ces massacres. La Turquie rejette avec véhémence le terme de "génocide".

La Turquie et Israël s'écharpent à coups d'invectives et de sanctions diplomatiques depuis le 14 mai. Ankara a renvoyé provisoirement l'ambassadeur d'Israël en Turquie et le consul général d'Israël à Istanbul. Israël a pris une mesure similaire à l'encontre du consul général turc à Jérusalem.

Cette montée des tensions risque de saborder la fragile normalisation que ces deux pays ont entamée en 2016 après une grave crise diplomatique déclenchée par un raid israélien meurtrier contre un navire d'une ONG turque se dirigeant vers Gaza en 2010.