Tensions et affrontements à Gaza depuis deux mois

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La flambée de violences meurtrières à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, objet d'un débat mercredi à l'Assemblée générale de l'ONU, a fait au moins 129 morts palestiniens en deux mois et demi.

- Première journée sanglante -

Officiellement organisée par la société civile, et soutenue par le mouvement islamiste Hamas, une "grande marche du retour" est lancée à Gaza le 30 mars.

Le mouvement réclame "le droit au retour" des réfugiés palestiniens et conteste le strict blocus de l'enclave imposé depuis plus de dix ans par Israël.

Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, convergent le long de la barrière qui sépare la bande de Gaza d'Israël. Quelques groupes jettent des pierres et des cocktails Molotov vers les soldats israéliens qui ripostent à balles réelles, tuant 19 Palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas déclare tenir Israël pleinement responsable. La Turquie, la Ligue arabe, l'Egypte et la Jordanie condamnent la riposte israélienne.

- Blocage à l'ONU -

Le 31 mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu félicite l'armée pour avoir "protégé les frontières du pays".

Les Etats-Unis bloquent un projet de déclaration du Conseil de sécurité appelant "toutes les parties à la retenue" et demandant une enquête, réclamée notamment par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

- Cerfs-volants -

Le 6 avril, des milliers de Palestiniens se rassemblent à nouveau près de la barrière de sécurité. Neuf Palestiniens sont tués et près de 500 blessés.

Le 13 avril, de nouveaux heurts font un mort et plus de 120 blessés par balles. Environ 400 personnes sont soignées à la suite notamment de suffocations.

Le 20 avril, la confrontation entre Gazaouis et soldats israéliens fait quatre morts côté palestinien. Les Palestiniens ont recours à des cerfs-volants, dont certains transportent des engins incendiaires, pour tenter d'atteindre les soldats de l'autre côté de la frontière.

- Escalade -

Le 14 mai, des dizaines de milliers de Palestiniens se réunissent devant la barrière. Les manifestations coïncident avec l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine, qui entérine la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville comme la capitale d'Israël.

Au moins 61 Palestiniens sont tués par des tirs israéliens et plus de 2.400 blessés.

Un haut responsable du Hamas affirme que la grande majorité des Palestiniens tués appartenaient au mouvement.

- Crise avec la Turquie -

La Turquie demande le 15 mai à l'ambassadeur d'Israël, puis au consul israélien, de quitter le pays temporairement. Israël ordonne au consul général turc à Jérusalem de partir.

Le 18 mai, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU adopte une résolution pour envoyer à Gaza une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre.

Lors d'un sommet à Istanbul, les pays musulmans appellent à l'envoi d'une "force de protection internationale". Le président turc Erdogan accuse Israël d'user de méthodes dignes des nazis.

- Bombardements -

Le 29 mai, l'armée israélienne frappe des dizaines de cibles dans l'enclave en représailles à un feu nourri de roquettes et d'obus de mortier, confrontation la plus sévère entre Israël et les groupes armés palestiniens depuis la guerre de 2014 à Gaza.

Les mouvements islamistes Hamas et Jihad islamique revendiquent la responsabilité des tirs venant de Gaza.

Dans la soirée, ils annoncent qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu avec Israël, sous l'égide de l'Egypte. Israël dément mais les tirs cessent dans la journée du 30 mai.

- Nouvelles manifestations -

Une secouriste palestinienne est cependant tuée par balle le 1er juin par des soldats israéliens lors d'affrontements près de la frontière.

Le même jour, les Etats-Unis mettent leur veto à un projet de résolution présenté par le Koweït au Conseil de sécurité qui réclame la protection des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Le 4 juin, un Palestinien est tué par balles par des soldats israéliens alors qu'il tente de s'infiltrer en Israël.

Le 8 juin, de nouvelles manifestations émaillées de heurts font quatre morts et 100 blessés palestiniens, dont un photographe de l'AFP, Mohammed Abed al-Baba, qui couvrait les manifestations.