Lavrov "sceptique" face à l'enquête de l'ONU sur les "crimes contre l'humanité" en Syrie

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Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est déclaré jeudi "sceptique" concernant une enquête de l'ONU accusant le régime syrien, dont Moscou est le principal allié, de "crimes contre l'humanité" pendant le siège de la Ghouta orientale.

Rendu public mercredi, un rapport de la Commission d'enquête indépendante et internationale (COI) sur la Syrie détaille les souffrances endurées par les civils dans cette enclave rebelle située aux portes de Damas, reprise en avril par le régime.

"Nous sommes en principe très sceptiques quant aux méthodes de ce type de travail, qu'il porte sur des crimes de guerre ou sur l'utilisation des armes chimiques", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Il a précisé cependant "ne pas avoir vu" le rapport.

"La commission n'est pas allée sur place", en Ghouta orientale, a-t-il dénoncé, affirmant que l'enquête se "base sur des données obtenues sur les réseaux sociaux, dans des vidéos filmées par des témoins".

"Nous avons plus d'une fois émis des commentaires sur les moyens souvent utilisés pour fabriquer ce genre de révélations sensationnelles", a-t-il ajouté.

Selon le rapport de la COI, dont les enquêteurs n'ont pas été autorisés à mener leur investigation en Syrie, le régime syrien a recouru à des tactiques "illégales", visant à "punir les habitants et forcer la population à se rendre ou à mourir de faim".

Certains de ces actes "s'apparentent à des crimes contre l'humanité", selon la Commission qui accuse le régime syrien d'avoir mené une "forme médiévale de combat".

Elle a également accusé les groupes rebelles ou islamistes, comme Jaich al-Islam, Ahrar al-Cham et Hayat Tahrir al-Cham, d'avoir commis des "crimes de guerre".

Principal alliée du régime de Bachar al-Assad, la Russie mène une intervention militaire en Syrie depuis septembre 2015, et son aide a permis à l'armée syrienne de reprendre des territoires conquis par l'EI et d'affaiblir significativement les groupes rebelles, comme en Ghouta orientale.