Massacre de septembre 2009 en Guinée: la procureure de la CPI à Conakry jeudi

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La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) vient jeudi en Guinée pour faire le point sur l'enquête sur le massacre qui avait fait au moins 157 morts en septembre 2009 à Conakry, selon une ONG et une source judiciaire.

La procureure "Fatou Bensouda est attendue ce jeudi en fin d'après-midi à Conakry pour une visite de trois jours", a affirmé à l'AFP Abdoul Gadiri Diallo, porte-parole de l'Organisation guinéenne des droits de l'Homme (OGDH).

"Nous attendons vraiment que cette fois-ci, le dossier sur les massacres du 28 septembre 2009 avance", a-t-il ajouté, disant espérer que justice soit rendue aux victimes et à leurs proches.

La visite de Mme Bensouda doit lui permettre de "s'enquérir de l'état d'avancement des enquêtes sur le dossier des massacres du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry", a confirmé une source judiciaire sous couvert d'anonymat.

La procureure de la CPI rencontrera notamment le ministre de la Justice, Cheick Sako, ainsi que les juges en charge du dossier et des représentants d'ONG de défense des droits humains et d'associations de victimes du massacre, selon la même source.

Les violences du 28 septembre 2009 avaient été commises dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à la présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir à l'époque.

Au moins 157 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines sont portées disparues depuis, selon un rapport de la Commission internationale d'enquête de l'ONU. De même source, au moins 109 femmes avaient aussi été violées dans le stade ou ses environs.

Des examens préliminaires de la CPI, préalables à l'ouverture d'une éventuelle enquête, sont en cours en Guinée.

D'après des sources au sein d'ONG locales et internationales, une vingtaine de personnes - des militaires et des civils - ont été inculpées dans le cadre de l'enquête judiciaire sur ce massacre, ouverte en 2010.

Le capitaine Camara, en exil depuis 2010 au Burkina Faso, n'a été entendu que comme témoin à Ouagadougou. La justice guinéenne souhaite désormais l'inculper, selon des ONG locales et internationales.

Son intention déclarée de rentrer en Guinée pour se présenter à l'élection présidentielle prévue en octobre suscite des remous dans le pays.