Soudan du Sud: mission d'évaluation du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

1 min 39Temps de lecture approximatif

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a lancé jeudi une mission d'évaluation au Soudan du Sud, où les parties en conflit sont soupçonnés de commettre les crimes les plus graves en toute impunité.

Une résolution en ce sens, proposée notamment par les Etats-Unis et de nombreux pays européens, dont la France et l'Allemagne, a été adoptée à l'unanimité par les 47 Etats membres du Conseil, tandis que le représentant du Soudan du Sud n'était pas présent dans la salle.

Le représentant américain auprès du Conseil, Keith Harper, a affirmé qu'il s'agissait de l'"une des situations les plus graves dans le monde", raison pour laquelle "le Conseil ne peut pas rester silencieux".

Concrètement, le Conseil demande au Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme "d'entreprendre en urgence une mission (...) pour surveiller la situation des droits de l'Homme et d'entreprendre une évaluation complète des violations et abus présumés des droits de l'Homme" en vue d'éviter l'impunité.

La résolution demande au Soudan du Sud de coopérer et appelle toutes les parties en conflit à mettre fin aux atrocités, en particulier celles commises à l'égard des enfants, et appelle toutes les forces armées à mettre fin immédiatement aux recrutements forcés illégaux d'enfants.

Mi-juin, le Fonds de l'ONU pour l'enfance avait accusé les forces armées qui s'affrontent au Soudan du Sud, indépendant depuis quatre ans, d'avoir perpétré des crimes atroces contre des enfants: émasculations, viols, les ligotant parfois ensemble avant de leur trancher la gorge.

L'actuel conflit au Soudan du Sud a éclaté en décembre 2013, avec des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Diverses milices tribales se sont jointes, d'un côté ou de l'autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d'exactions attribuées aux deux camps, et même vraisemblablement de crimes contre l'humanité, selon la Mission des Nations unies au Soudan du Sud.

L'armée sud-soudanaise (SPLA) et ses milices affiliées ont été récemment accusées d'avoir commis des atrocités contre les civils, suite à une vaste offensive lancée en avril contre les forces rebelles dans le département de Mayom, qui était une zone pétrolifère majeure avant d'être détruite dans les combats.

Aucun bilan officiel du conflit n'a jamais été établi, mais selon des observateurs, il a fait au moins des dizaines de milliers de victimes.