Les Serbes de Bosnie demandent la reconnaissance de leurs victimes dans la région de Srebrenica

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Les Serbes de Bosnie ont commémoré dimanche leurs victimes de la région de Srebrenica, tuées pendant la guerre intercommunautaire (1992-95), au lendemain du 20e anniversaire du massacre des 8.000 musulmans par les forces serbes bosniennes dans cette même région.

Les cérémonies du 20e anniversaire du massacre avaient été marquées samedi par un incident au cours duquel le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic avait été la cible d'un jet de pierre.

Lors de la commémoration de dimanche, des responsables serbes bosniens ont lancé un appel à la reconnaissance de leurs victimes.

"La douleur est la même indépendamment de la communauté concernée et le temps pour que la vérité sur les souffrances serbes soit acceptée viendra certainement. Nous n'y renoncerons pas", a déclaré un responsable politique local, Miladin Dragocevic, lors d'une cérémonie religieuse qui a eu lieu à Zalazje, un village des alentours de Srebrenica, a rapporté la télévision nationale.

Dans ce village et dans trois autres bourgades serbes de la région de Srebrenica, 69 civils et militaires serbes ont été tués par les forces musulmanes le 12 juillet 1992, au début du conflit, selon les associations des victimes, qui affirment que personne n'a été condamné à ce jour pour ces crimes.

Plus de 3.200 civils et militaires serbes ont été tués pendant le conflit dans la région orientale de Srebrenica et celle voisine de Bratunac, selon la même source.

"Nous nous attendons à ce que le monde condamne aussi les crimes dont les Serbes avaient été les victimes. La réconciliation, le pardon et la vie commune seront possibles uniquement lorsque les criminels qui ont commis des crimes contre les Serbes seront jugés", a dit Zoran Djeric, un autre responsable politique local.

Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont participé aux cérémonies marquant le 20e anniversaire du massacre de Srebrenica, pire tuerie sur le sol européen depuis la Seconde guerre mondiale, reconnu comme un génocide par la justice internationale.

La commémoration de samedi a été ternie par un incident lors duquel le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, venu rendre hommage aux victimes musulmanes, a été caillassé par une partie des participants et a dû quitter en courant le mémorial sous la protection de ses gardes du corps.

Le dirigeant serbe a été conspué et touché à la tête par un jet de pierre.