Côte d'Ivoire: l'ex-aide de camp de Simone Gbagbo condamné à 20 ans de prison pour "assassinat"

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Le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a été condamné mardi par un tribunal militaire à 20 ans de prison pour "assassinat" durant la crise postélectorale de 2010-2011.

"Le tribunal déclare Séka Yapo coupable d'homicide volontaire (...) et le condamne à 20 ans de détention militaire", a déclaré le juge Tahirou Dembelé, après près de trois heures de délibération.

La "destitution du corps de la gendarmerie" dont fait partie le commandant Anselme Séka Yapo a été prononcée comme peine complémentaire.

Lundi, le procureur militaire avait requis la prison "à perpétuité" pour ce gendarme, poursuivi pour l'assassinat en avril 2011, au plus fort de la crise, du chauffeur de l'ancien ministre chargé des Droits de l'Homme et actuel porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir), Joël N'Guessan.

Ouvert le 9 juin, ce procès concernait huit officiers, dont deux piliers de l'appareil sécuritaire de l'ex-président Laurent Gbagbo, pour des exactions commises durant la crise postélectorale de 2010-2011. Un neuvième prévenu ne s'est jamais présenté à l'audience.

Le commandant Jean-Noël Abéhi, l'autre homme fort de l'ancien régime, qui dirigeait le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan, a été condamné à "cinq ans de prison" pour "désertion à l'étranger". Le parquet avait requis 15 ans.

En revanche, les six autres officiers, qui comparaissaient libres, ont été déclarés "non coupables" de "violation de consignes".

"Je suis satisfait de ce verdict qui sonne la fin de l'impunité" s'est félicité, le colonel Ange Kessi, commissaire du gouvernement (équivalent de procureur militaire).

De leur côté, les avocats des deux condamnés ont laissé entendre qu'ils allaient faire appel de jugement.

"Nous avons des voix de recours que nous allons porter devant les hautes juridictions", a déclaré Me Modeste Abié. Les prévenus ont jusqu'à cinq jours pour se pourvoir en cassation.

La crise de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire du président Alassane Ouattara à l'élection de novembre 2010, avait fait quelque 3.000 morts.

M. Gbagbo, emprisonné depuis trois ans à La Haye, doit être jugé à partir de novembre pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale.