Conférence sur les minorités: la spécificité des chrétiens d'Orient niée, selon un collectif

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La Coordination des chrétiens d'Orient en danger (Chredo) a regretté mercredi que la conférence sur les minorités victimes de violences au Moyen-Orient organisée le 8 septembre à Paris, où elle sera présente comme observateur, "nie la spécificité des chrétiens d'Orient", victimes selon elle d'un "génocide".

Une soixantaine d'Etats seront représentés lors de cette réunion présidée par la France et la Jordanie, de même que de nombreuses ONG et toutes les grandes agences de l'ONU.

"Celle conférence est un acte politique important, dans le contexte de persécution et d'accélération de l'exode des chrétiens d'Orient qui ne sont plus que 3% alors qu'ils représentaient dans les années 1950 entre 15 et 20% des populations" de la région, affirme la Chredo, un collectif de religieux et d'ONG confessionnelles ou laïques.

Mais la coordination basée à Paris estime que "cette conférence sacrifie au +politiquement correct+ au détriment de la réalité du terrain, puisque son libellé, +les victimes des violences ethniques et religieuses+, ne vise pas explicitement le génocide des chrétiens".

"Leur spécificité est niée puisqu'ils sont présentés comme des +victimes+ parmi d'autres de simples +violences+ et pas de crimes contre l'humanité ou de génocide", poursuit la Chredo.

Le collectif juge en outre que "la Turquie n'a pas sa place à la conférence de Paris", qui selon lui servira à ce pays "de tribune pour se dédouaner et regagner une crédibilité internationale alors qu'elle continue son double jeu" à l'égard de mouvements jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI).

La Chredo a d'ailleurs appelé à une manifestation la veille, le 7 septembre, devant l'ambassade de Turquie à Paris.

S'adressant le 27 mars au Conseil de sécurité de l'ONU à New York, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait estimé que la communauté internationale devait tout faire pour permettre le retour chez elles des minorités du Moyen-Orient fuyant les groupes jihadistes.

Il avait évoqué le sort non seulement des chrétiens d'Orient, mais aussi des Yézidis du Kurdistan irakien ou des Kurdes de Kobané (Syrie).

Il ne reste qu'environ 400.000 chrétiens en Irak, contre environ 1,4 million en 1987. Pour Laurent Fabius, c'est la conséquence d'une "entreprise barbare d'éradication ethnique et religieuse".