Génocide au Rwanda: un homme inculpé en Suède

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Un Suédois d'origine rwandaise a été inculpé vendredi en Suède pour génocide et crime de guerre, après avoir déjà été condamné par contumace au Rwanda, a-t-on appris auprès du parquet de Stockholm.

L'homme, qui vivait à Eskilstuna, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Stockholm, habite en Suède depuis 2002 et a été naturalisé suédois en 2012, a indiqué à l'AFP la procureure en charge du dossier, Tora Holst, sans donner plus de précisions sur son identité.

Il est poursuivi pour des actes de génocide commis entre le 18 avril et le 31 mai 1994. Selon l'acte d'inculpation, il avait un rôle de commandement, mais plutôt bas dans la hiérarchie, et a commis ses crimes (assassinats, tentatives d'assassinats, enlèvements contre des Tutsis) en coopération avec d'autres.

En 2007, il a été condamné par contumace à 30 ans de prison par la justice rwandaise, qui a fini par retrouver sa trace en Suède. Contactée en 2013, la justice suédoise a ouvert une enquête.

"S'il n'était pas devenu suédois, il aurait été expulsé vers le Rwanda. C'est parce qu'il est Suédois que nous le poursuivons ici", a expliqué Mme Holst.

Le mis en cause, né en 1955 et incarcéré depuis un an, nie les faits. Il reconnaît avoir été sur les lieux mais affirme ne pas avoir participé aux massacres, a-t-elle ajouté.

C'est la deuxième fois en Suède qu'un homme est poursuivi pour des crimes commis lors du génocide rwandais. En 2014, un Rwandais naturalisé suédois, Stanislas Mbanenande, avait été condamné en appel à la perpétuité.

Les deux affaires ne sont pas liées, a précisé Mme Holst. "Les crimes reprochés ont eu lieu dans une autre région à un autre moment", a-t-elle indiqué.

Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, le génocide rwandais a fait, selon l'ONU, 800.000 morts en trois mois, essentiellement parmi la minorité tutsi.

Des Rwandais ont déjà été condamnés au Canada, en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas, en Suisse et en France pour leur participation aux massacres.

Le procès doit s'ouvrir le 16 septembre et devrait durer jusqu'en mars.