Brésil : Volkswagen accusé d'avoir collaboré avec la dictature

1 min 32Temps de lecture approximatif

Une plainte a été déposée mardi à Sao Paulo contre Volkswagen par des anciens travailleurs et des militants qui accusent le groupe automobile allemand d'avoir permis la torture et la persécution d'opposants sous la dictature militaire brésilienne.

L'affaire survient alors que l'entreprise est déjà confrontée à un vaste scandale des moteurs diesel, ayant admis que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests antipollution découvert aux Etats-Unis.

Au Brésil, la plainte, déposée par le Forum des travailleurs pour la vérité, la justice et la réparation, avec l'appui de syndicats, d'avocats et de militants des droits de l'homme, porte sur les activités de la marque automobile durant la dictature militaire (1964-1985).

"Volkswagen n'a pas pas été l'unique entreprise impliquée, mais elle a eu un rôle de gestion à Sao Paulo et elle a même coordonné les autres" entreprises, a expliqué à l'AFP Sebastiao Neto, l'un des responsables du Forum.

"Les documents que nous avons contre elle sont dévastateurs, dans le sens où (Volkswagen) a permis l'existence d'un Etat policier à l'intérieur de l'entreprise et des arrestations directement aux postes de travail", a-t-il ajouté.

L'action judiciaire est soutenue par des avocats qui ont participé à la Commission nationale de la vérité, mise en place en 2012 par la présidente de gauche Dilma Rousseff pour enquêter sur les crimes de la dictature militaire.

"Des employés de Volkswagen ont été victimes de torture et de détention illégale, d'autres ont été mis au chômage et placés sur des +listes noires+, surveillés illégalement", a assuré Rosa Cardoso, l'une des avocates qui a coordonné le travail de la Commission et représente aujourd'hui plusieurs victimes.

La plainte, qui réclame des dommages et intérêts de manière collective auprès du groupe allemand, mentionne 12 ex-employés arrêtés et torturés dans l'usine de Volkswagen à Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, ainsi que des dizaines de personnes placées sur liste noire.

"Ils m'ont emmené, menotté, au département du personnel et là ils ont commencé à me torturer", a raconté à l'AFP l'un d'eux, Lucio Bellentani, militant communiste de 28 ans et employé de Volkswagen au moment des faits.

Lucio avait ensuite été transféré dans un centre de détention où il avait passé un an avant d'être jugé.