Les points de l'acte d'accusation contre Radovan Karadzic

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L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a été condamné jeudi à 40 ans de détention pour avoir commis un génocide à Srebrenica, ainsi que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre pendant le conflit en Bosnie, entre 1992 et 1995.

"Fer de lance des structures militaires, politiques et gouvernementales" des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic a été reconnu coupable de dix chefs d'accusation sur les onze présentés par le procureur.

La guerre de Bosnie avait fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.

1. GENOCIDE - ACQUITTE

Selon l'accusation, Radovan Karadzic aurait commis un génocide dans sept municipalités du pays entre mars et décembre 1992. Mais les juges ont rejeté cette accusation, assurant qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour prouver "l'intention génocidaire".

2. GENOCIDE - COUPABLE

En juillet 1995, M. Karadzic avait mis en place un plan pour "détruire" les Musulmans réunis dans l'enclave de Srebrenica, protégée par les Nations unies. Les forces armées des Serbes de Bosnie attaquent alors l'enclave et tuent dans les jours qui suivent, près de 8.000 hommes et garçons dans ce qui est considéré comme le plus grand massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

3. PERSECUTIONS - COUPABLE

Dans le cadre d'une "vaste campagne" visant à chasser les Musulmans ou Croates, Radovan Karadzic a commis des persécutions (pillages, meurtres, tortures, viols, travail forcé...) pour des raisons religieuses ou politiques dans 19 municipalités du pays, à partir de mars 1992 et jusqu'en novembre 1995.

Dans des camps de détention, les Serbes de Bosnie ont infligé, sur ses ordres, des "sévices" aux détenus qui y vivaient dans des "conditions d'existence inhumaines".

4. EXTERMINATIONS - COUPABLE

Selon les juges, Radovan Karadzic a voulu exterminer les Musulmans et Croates de Bosnie, via des meurtres et des exécutions pendant la prise de contrôle de territoires, dans les centres de détention, à Srebrenica et à Sarajevo, dont le siège dura 44 mois et coûta la vie à 10.000 personnes.

5. ASSASSINATS (crimes contre l'humanité) - COUPABLE

Les assassinats étaient "prévisibles contre les non-Serbes, étant donné la nature du plan commun" pour chasser les Musulmans et Croates des territoires revendiqués.

6. MEURTRES (crimes de guerre) - COUPABLE

Pendant la prise de contrôle de plusieurs municipalités, des meurtres de civils ont été commis par les Serbes de Bosnie, en violation des lois et des coutumes de la guerre.

7. EXPULSIONS - COUPABLE

Afin de chasser les Musulmans et Croates de Bosnie des zones revendiquées par les Serbes, Radovan Karadzic a procédé à des expulsions et à des transferts forcés de population, notamment à l'aide de viols, tortures, harcèlement, destructions de monuments culturels...

8. ACTES INHUMAINS - COUPABLE

Un grand nombre de la population s'étant réfugiée dans les "zones de sécurité" déclarées par l'ONU, Radovan Karadzic a imposé de fortes restrictions sur l'acheminement d'aide humanitaire et pris pour cible des objectifs civils, dans le but "de rendre insupportable la vie des habitants de l'enclave et de les en chasser".

9. TERRORISATION - COUPABLE

M. Karadzic a répandu la terreur parmi la population civile, notamment pendant le siège de Sarajevo. "La chambre est convaincue que les troupes avaient l'intention de terroriser la population civile", ont assuré les juges.

10. ATTAQUES ILLEGALES - COUPABLE

Pendant ce siège, M. Karadzic est accusé d'avoir attaqué des civils, en violation des lois et coutumes de la guerre.

11. PRISE D'OTAGE - COUPABLE

Radovan Karadzic est responsable de la prise en otage de plus de 200 Casques bleus et observateurs des Nations unies en mai-juin 1995 par les Serbes de Bosnie, qui espéraient ainsi "contraindre l'Otan à renoncer aux frappes aériennes".