TPIY: la Française Florence Hartmann détenue en surveillance accrue (avocat)

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L'ancienne porte-parole du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), la Française Florence Hartmann arrêtée jeudi à La Haye, est détenue en isolement et sous une surveillance accrue, a dénoncé samedi son avocat.

Florence Hartmann avait été arrêtée par les gardes du TPIY alors qu'elle était venue assister au jugement prononcé contre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic. Elle a été placée au centre de détention du tribunal.

Porte-parole du procureur général du TPIY Carla Del Ponte de 2000 à 2006, Florence Hartmann avait été condamnée pour outrage à la cour en 2009 pour avoir publié dans un livre deux décisions confidentielles du tribunal.

Selon son avocat, Me Guénaël Mettraux, la Française est détenue sous "des conditions de surveillance pour risque de suicide, ce qui signifie que sa cellule est éclairée 24 heures sur 24 et qu'elle est contrôlée aux 15 minutes par des gardes".

"Elle est isolée des autres détenus et a reçu uniquement la visite du consul de France", a-t-il dit à l'AFP, précisant avoir demandé sa libération et, dans l'intervalle, un allégement de ses conditions de détention jugées "totalement inutiles, injustifiées et disproportionné".

La condamnation prononcée en 2009 par le TPIY avait été confirmée en appel en 2011 mais Florence Hartmann, ancienne correspondante du journal français Le Monde dans les Balkans, avait refusé de payer une amende de 7.000 euros.

Les juges avaient alors décidé d'une condamnation à sept jours de prison et demandé aux autorités françaises d'arrêter et de transférer l'ancienne journaliste à La Haye, ce que Paris avait refusé.

Dans son livre "Paix et Châtiment", publié en 2007, Florence Hartmann mentionnait deux décisions confidentielles rendues par la cour d'appel du TPIY dans le cadre du procès de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, qui auraient permis, selon elle, de prouver l'implication de l'Etat serbe dans le génocide de Srebrenica, qui a coûté la vie à près de 8.000 Bosniaques en 1995.