TPIY : Karadzic dénonce une condamnation "monstrueuse" à son égard

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L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, condamné fin mars à 40 ans de détention pour génocide, a dénoncé mercredi une condamnation "monstrueuse" à son égard, lors de sa première apparition publique depuis le jugement.

S'adressant aux juges lors d'une audience technique sur ses conditions de détention à la prison de La Haye, il a clamé son innocence de toutes les charges retenues contre lui pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995), à savoir génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

"Au lieu de prendre l'unique juste décision de m'acquitter et de me laisser rentrer chez moi, nous avons désormais un jugement et c'est un jugement monstrueux, tout comme l'acte d'accusation lui-même était monstrueux", a-t-il affirmé.

Il a appelé le Tribunal à le libérer pour préparer son appel, révélant "avoir préparé ses affaires" pour rentrer chez lui avant le prononcé du jugement.

"Pendant huit ans, j'ai participé aux procédures d'une manière exemplaire pour faire en sorte de ne pas compromettre ce tribunal", a-t-il ajouté.

Il a aussi demandé un ordinateur plus récent afin de pouvoir travailler.

Radovan Karadzic avait notamment été reconnu coupable de génocide pour le massacre de près de 8.000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995, le pire massacre à avoir été commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Reconnaissable à sa mèche indomptable, Radovan Karadzic était le président de l'entité des Serbes de Bosnie, la Republika Srpska. Il voulait, selon les juges, diviser la Bosnie. En se saisissant de plusieurs municipalités, ses troupes avaient "sélectionné leurs victimes sur la base de leurs identités de Musulmans ou de Croates", ont-ils affirmé.

Autrefois fugitif le plus recherché du continent, Radovan Karadzic avait échappé à la justice internationale pendant près de 13 ans, se cachant sous l'identité d'un spécialiste de médecine alternative, arborant une barbe blanche nourrie.

Arrêté en 2008, son procès s'ouvre en 2009 et se termine en 2014, après 497 jours d'audiences et 586 témoins.