Belgrade et Sarajevo calment le jeu après les verdicts Seselj et Karadzic

1 min 28Temps de lecture approximatif

Les dirigeants serbe et bosnien, Aleksandar Vucic et Bakir Izetbegogic, ont affiché mardi leur volonté de "baisser le ton" après le regain de tension consécutif aux verdicts de la justice internationale contre Radovan Karadzic et Vojislav Seselj.

"Nous allons essayer de baisser le ton et de régler calmement les problèmes dans nos relations", a déclaré le Premier ministre serbe après avoir rencontré à Mostar en Bosnie, le membre musulman de la présidence collégiale bosnienne, Bakir Izetbegovic.

"Nous devons bien sûr nous comprendre les uns les autres, nous respecter, mais aussi respecter la vérité, respecter les verdicts des tribunaux internationaux", a de son côté déclaré ce dernier.

"Le passé est ce qu'il est nous ne pouvons pas le modifier. Mais nous pouvons avoir une influence sur l'avenir et nous sommes prêts à de nouveau intensifier notre dialogue, le dialogue entre la Serbie et la Bosnie, entre les Serbes et les Bosniens", a-t-il ajouté.

"Nous allons essayer d'améliorer ces relations pour permettre aux Serbes et aux musulmans de construire un avenir commun là où ils ont vécu ensemble durant des siècles", a encore assuré Aleksandar Vucic, qui est en campagne électorale avant les législatives du 24 avril.

Les tensions entre les deux communautés sont montées d'un cran après la condamnation fin mars par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, à 40 ans de prison. Il a notamment été reconnu coupable de génocide à Srebrenica, à l'est de la Bosnie.

Ce verdict avait été suivi par l'acquittement par ce tribunal de Vojislav Seselj, qui incarne aux yeux de ses ennemis l'ultranationalisme serbe dans les conflits en Croatie (1991-95) et en Bosnie (1992-95).

Concernant Karadzic, Bakir Izetbegovic avait évoqué "le plus important verdict depuis Nuremberg", quand Belgrade avait dénoncé une "justice sélective" visant à condamner "un seul peuple pour des crimes commis par tous" pendant le conflit bosnien qui avait fait au total près de 100.000 morts.

"Surpris" par l'acquittement de seselj, Bakir Izetbegovic avait expliqué qu'il avait provoqué "la colère à juste titre parce qu'un criminel de guerre a été acquitté".

La lecture des conflits qui ont ravagé l'ex-Yougoslavie dans les années 1990 est entièrement différente selon les communautés, notamment en Bosnie.