Nouveaux propos négationnistes de Faurisson

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Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra), Gilles Clavreul, a annoncé mardi avoir saisi le parquet de Bobigny des propos niant la réalité de l'extermination des juifs prononcés par Robert Faurisson, lors d'un banquet du journal d'extrême droite Rivarol.

"Je saisis le parquet des propos négationnistes de R.Faurisson, ce multirécidiviste de la haine", a indiqué M. Clavreul sur son compte Twitter mardi après-midi.

Contacté, le parquet de Bobigny a indiqué n'avoir pas été saisi à ce stade.

Lors d'un discours très applaudi samedi, M. Faurisson, plusieurs fois condamné pour avoir nié la réalité de la Shoah, a feint de s'étonner qu'aucune "expertise médico-légale" n'ait abouti "depuis 70 ans" pour établir "comment était l'arme du crime", a constaté un journaliste de l'AFP.

Devant les invités de ce banquet organisé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) pour les 65 ans de l'hebdomadaire d'extrême droite, M. Faurisson, 86 ans, a en outre mis en doute la réalité de l'assassinat de masse par asphyxie dans les chambres à gaz: "aucune trace d'acide cyanhydrique" n'a été retrouvée, "même dans les conduits, les pièces, les cheminées, les quelques cadavres conservés", a-t-il affirmé.

Quant au terme de "camp d'extermination" utilisé pour désigner Auschwitz-Birkenau, M. Faurisson a jugé le qualificatif "bizarre pour un camp qui avait un terrain de volley, un terrain de foot...".

Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 1.100.000 personnes, dont près d'un million de juifs, ont été tuées par les nazis dans le camp d'Auschwitz-Birkenau entre 1940 à 1945.

Ex-professeur de littérature de l'Université de Lyon, M. Faurisson, 86 ans, a intenté et subi une cascade de procès depuis que ses thèses révisionnistes ont été publiées dans la presse à la fin des années 1970. Une procédure pour contestation de crime contre l'humanité est en cours d'examen par la cour d'appel de Paris.

Jean-Marie Le Pen, invité d'honneur de ce banquet mais déjà reparti au moment du discours de M. Faurisson, a été condamné le 6 avril à 30.000 euros d'amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

M. Le Pen, qui a été exclu du FN en août dernier à la suite notamment de propos tenus dans un entretien à Rivarol en avril 2015, a présenté samedi ce "glorieux" hebdomadaire comme le "dernier journal politique d'opinion et d'opposition dans notre pays".

Quelque 600 personnes étaient réunies à ce banquet, appartenant à nombre de chapelles de l'extrême droite. Ni le FN ni les Identitaires n'étaient en revanche représentés.