Un ancien haut responsable croate condamné pour crimes de guerre

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Un ancien haut responsable du gouvernement croate, Tomislav Mercep, a été condamné jeudi à cinq ans et demi de prison pour crimes de guerre, notamment des exécutions et la torture de plusieurs dizaines de civils serbes au début du conflit serbo-croate (1991-95).

Adjoint du ministre de l'Intérieur à l'époque des faits, Mercep, 63 ans, a été reconnu coupable par un tribunal de Zagreb de ne pas avoir empêché des membres de son unité de commettre des crimes contre 52 civils, en 1991, dans la région de Zagreb, mais aussi à Kutina et à Pakracka Poljana, dans l'est du pays.

Il a ainsi "tacitement" approuvé ces crimes, a affirmé le juge Zdravko Majerovic, cité par l'agence officielle Hina.

Ces victimes ont fait l'objet d'exécutions, de détentions illégales et de traitements inhumains, tandis que leurs biens ont été pillés, selon le verdict.

Au total, 43 personnes ont été tuées et trois sont toujours portées disparues. Six personnes ont survécu à la torture.

Parmi les victimes figurait une fille de 12 ans qui avait été abattue de sang-froid à Zagreb, en décembre 1991, en même temps que ses parents.

Mercep, qui dirigeait une unité de réserve du ministère, avait initialement été inculpé d'avoir ordonné ces crimes.

En 2005, la justice croate avait condamné cinq anciens réservistes qui se trouvaient sous la commande de Tomislav Mercep, pour enlèvements, actes de tortures et exécutions de civils serbes à Pakracka Poljana.

La proclamation en 1991 par la Croatie de son indépendance de la Yougoslavie a été suivie d'une guerre entre les forces de Zagreb et les sécessionnistes serbes soutenus par Belgrade. Ce conflit a fait 20.000 morts.

La capacité de la justice croate de mener à bien des procès pour crimes de guerre, notamment contre d'anciens responsables croates, avait été pendant des années observée de près par l'Union européenne à laquelle ce pays a finalement adhéré en 2013.