Burundi: second round du dialogue de sortie de crise, toujours sans l'opposition

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Le dialogue de sortie de crise au Burundi, relancé en mai après plusieurs mois de blocage, doit se poursuivre à partir de samedi à Arusha (Tanzanie), a annoncé lundi le facilitateur tanzanien, mais la principale coalition d'opposition devrait encore en être absente.

"Le prochain round du dialogue (de sortie) de crise au Burundi est prévu du 9 au 12 juillet (...) à Arusha", a annoncé dans un tweet Macocha Tembele, secrétaire particulier du facilitateur dans le conflit burundais, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa.

La liste des invités n'a pas été officiellement communiquée. Mais, selon un diplomate occidental ayant requis l'anonymat, "la médiation va une nouvelle fois inviter les mêmes partis et organisations de la société civile pratiquement que lors de la relance du dialogue en mai, c'est-à-dire sans l'opposition regroupée au sein du Cnared".

Le dialogue inter-burundais avait repris du 21 au 24 mai à Arusha, sans le Cnared, une coalition représentant la quasi-totalité des partis d'opposition burundais qui n'avait pas été invitée.

Benjamin Mkapa avait rencontré les 10 et 11 juin à Bruxelles les dirigeants de cette plate-forme, qui s'étaient dit "très satisfaits" à l'issue de ces discussions. Mais le facilitateur semble avoir encore cédé à la pression de Bujumbura.

"Comme le pouvoir burundais a fait de la participation du Cnared une ligne rouge, Mkapa doit faire un choix entre la présence du Cnared ou celle du pouvoir burundais à Arusha. Il semble avoir opté pour le premier", a regretté le même diplomate.

Malgré les pressions et sanctions de la communauté internationale, le pouvoir burundais a refusé jusqu'ici de s'asseoir à la même table que la coalition d'opposition, qu'il accuse d'être liée à une tentative de coup d'Etat en mai 2015 et aux violences actuelles.

Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet.

Ces violences ont déjà fait plus de 500 morts depuis le début de la crise, et le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés estime désormais à plus de 270.000 le nombre de Burundais qui ont fui leur pays.