Burundi: Paris présente à l'ONU une résolution exigeant la fin des violences (diplomates)

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La France a présenté lundi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution exigeant la fin des violences au Burundi qui réveillent le spectre du génocide rwandais, ont indiqué des diplomates.

L'ambassadeur adjoint de la France auprès des Nations unies, Alexis Lamek, a appelé le Conseil de sécurité à "agir" et à prendre "ses responsabilités".

"Nous sommes très inquiets par ce que nous voyons au Burundi, cet accroissement de violences politiques et ce discours de haine dans une région où c'est particulièrement inquiétant", a déclaré le diplomate à des journalistes.

"Nous allons faire des propositions durant les consultations" du Conseil, a-t-il promis.

Des négociations sont en cours sur un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences ou ceux qui empêchent toute tentative de dialogue entre le gouvernement et l'opposition.

Mais reste à savoir si la Russie et d'autres pays africains soutiendront ces sanctions, certains pays ne voulant pas se mêler de troubles qu'ils considèrent comme des problèmes internes au pays.

L'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft a réclamé des mesures fortes pour en finir avec les violences et empêcher le pays de sombrer dans un génocide.

"Nous nous souvenons de ce qui s'est passé dans la région, dans le Rwanda voisin il y a 21 ans", a rappelé M. Rycroft.

"Nous ne devons pas laisser l'histoire se répéter", a-t-il martelé.

Le génocide au Rwanda a, en à peine cent jours entre avril et juillet 1994, fait environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité Tutsi.

Le Conseil réuni à New York depuis 20H00 GMT doit en outre écouter le Haut commissaire aux Droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, qui l'informera sur "la détérioration rapide de la situation au Burundi".

Au moins deux personnes ont été tuées et un policier blessé lundi à Bujumbura, après la mort samedi de neuf autres personnes, dont un employé de l'ONU.

La communauté internationale craint des violences à grande échelle, certains durs du pouvoir burundais ayant récemment multiplié les propos incendiaires aux connotations ethniques, dans un pays à l'histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutu et Tutsi.

Le Burundi est sorti il y a moins de dix ans d'une longue guerre civile qui a fait quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006.

L'inquiétude a été renforcée par l'expiration samedi soir d'un ultimatum très ferme lancé aux opposants à son troisième mandat par le président Pierre Nkurunziza, qui semble décidé à en finir avec plus de six mois de contestation.