Colombie: la paix, "fondation" de changements nécessaires (garant norvégien)

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La Colombie signe lundi un accord de paix historique avec la guérilla des Farc, mettant fin à 52 ans de conflit armé à l'issue de presque quatre ans de négociations facilitées notamment par la Norvège, pays garant du processus.  

Trois questions à Dag Nylander, facilitateur norvégien de ces négociations délocalisées à Cuba, et à Borge Brende, ministre des Affaires étrangères.

 

Q: Quels ont été les moments compliqués des négociations et quels sont les principaux apports de cet accord avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes)?  

Dag Nylander: "L'accord est la fondation pour procéder aux changements nécessaires en Colombie. (Il) contient les éléments nécessaires pour sortir du conflit armé et avoir une base afin de construire la paix en Colombie." 

"Les points les plus difficiles (...) ont été les moments où la réalité colombienne, le conflit, s'est imposé aux parties à La Havane (...) s'est réellement aggravé avec des morts de part et d'autre. Cela a eu un impact très dur sur les dialogues, a généré une crise à la table des négociations."

"Selon moi, c'est un très bon accord qui va résoudre ce qui est nécessaire pour en finir avec le conflit et que les Farc puisse se convertir en un mouvement politique". "(Mais) l'application n'est qu'un début. La Colombie doit beaucoup changer sur le plan politique (...) avec la participation d'un large spectre". 

"C'est une opportunité très grande pour ce pays (...) une réalisation énorme pour la Colombie, qui a tout le soutien de la communauté internationale."

 

Q: Quels sont les enjeux à venir pour l'application de cet accord de paix ?

Borge Brende: "C'est un accord historique qui met fin à un conflit armé qui a duré cinquante ans, durant lequel des centaines de milliers de personnes ont été tuées, des millions déplacés. Donc cela prendra du temps pour s'assurer que l'application se fait correctement et dans le bon sens."

"Cela a pris quatre ans pour parvenir à cet accord très complet (...) en matière de réforme agraire, de drogues, de participation politique, de justice transitionnelle (...) des sujets difficiles pendant les négociations. Mais mettre en oeuvre tout ce qui a été convenu va demander beaucoup de leadership. C'est pourquoi, nous aimerions continuer à collaborer avec le gouvernement colombien (...) aussi dans la phase d'application." 

 

Q: Comment voyez-vous l'annonce par l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), seconde guérilla du pays, de la suspension de ses attaques en vue du référendum du 2 octobre sur l'accord avec les Farc ?

Borge Brende: "Je pense que c'est positif. Nous verrons dans les prochaines semaines si de vraies négociations se mettent en place." "Il est important que lorsque cet accord avec les Farc aura été approuvé, un accord puisse être trouvé aussi avec l'ELN (...) dans les prochains mois." "S'il y a continuation du processus avec l'ELN (...) nous continuerons comme (pays) facilitateur."