Syrie: MSF dénonce le "bain de sang" causé à Alep par Damas et Moscou

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L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a appelé vendredi la Syrie et son alliée, la Russie, à mettre un terme "au bain de sang" à Alep alors que les avions "font pleuvoir des bombes sur la ville".

"Tout l'est d'Alep est devenu une cible géante", a dénoncé le directeur des opérations de MSF, Xisco Villalonga, dans un communiqué qui appelle "le gouvernement syrien et ses alliés à mettre un terme aux bombardements qui provoquent un bain de sang parmi les civils".

"Les avions de la coalition menée par la Syrie font pleuvoir des bombes sur la ville", a ajouté le dirigeant de MSF, jugeant que le "gouvernement syrien doit cesser les bombardements systématiques" et que "la Russie, en tant qu'indispensable allié politique et militaire de la Syrie, a la responsabilité d'exercer son influence pour arrêter cela".

Entre le 21 et le 26 septembre, les hôpitaux d’Alep encore en état de fonctionnement ont accueilli plus de 822 blessés, dont au moins 221 enfants, et plus de 278 morts, dont au moins 96 enfants, indique MSF citant la Direction de la santé dans l'est d'Alep.

"Les patients doivent attendre que d'autres meurent pour espérer y obtenir un lit. Nous ne disposons que de trois salles d'opération", déplore le Dr Abu Waseem, qui dirige l'hôpital de prise en charge des traumas de l'est d'Alep, une structure soutenue par MSF. 

En août, MSF est parvenue à acheminer une cargaison de matériel médical dans la ville durant la brève interruption du siège, mais elle n'a pas pu le refaire depuis.

"Maintenant, la ville est en état de siège total, les convois humanitaires sont la cible d'attaques et les bombardements sont intensifs", a constaté Xisco Villalonga, demandant "l'évacuation des plus malades et des blessés". 

"Si rien n'est fait, nous aurons la confirmation que nos craintes étaient fondées: le monde aurait abandonné les populations d'Alep à une mort lente et violente", conclut-il.

Quelque 600 blessés ne peuvent actuellement pas être soignés dans l'est d'Alep en raison du manque de personnel ou de matériel adéquat, a indiqué jeudi l'ONU.