Burkina: le président Kaboré exclut toute idée de rencontre avec Blaise Compaoré à Abidjan

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Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a exclu à Ouagadougou toute idée de rencontre à Abidjan avec l'ex-président déchu Blaise Compaoré, exilé en Côte d'Ivoire depuis sa chute fin octobre 2014.

"La réconciliation nationale est quelque chose sur laquelle nous devons avancer. Mais il ne m'appartient pas en tant que président du Faso d'aller à Abidjan pour rencontrer Blaise Compaoré et discuter", a déclaré M. Kaboré interrogé par des journalistes jeudi soir pour le premier anniversaire de son élection.

"Je n'ai pas de problème à discuter. Mais l'hypothèse qui est posée: prendre mon avion et aller à Abidjan le rencontrer, je dis que ce n'est pas dans mes idées... si nous devons parler c'est au Burkina Faso parce que c'est là qu'est notre pays", a estimé M. Kaboré.

Ancien baron du régime de Compaoré, M. Kaboré est resté durant 26 ans sur les 27 années qu'a duré le pouvoir de M. Compaoré à ses côtés, occupant de nombreuses et importantes fonctions gouvernementales et politiques.

Tour à tour ministre puis Premier ministre, il a occupé le poste de président de l'Assemblée nationale devenant durant une décennie la deuxième personnalité de l'Etat. 

Il a également dirigé le Congrès pour la démocratie et le progrès (l’ex-parti au pouvoir) pendant plus de dix ans avant de le quitter en janvier 2014 pour aller fonder le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui l'a porté au pouvoir lors de l'élection présidentielle de novembre 2015.

L'ancien président Compaoré a été contraint à la démission par une révolte populaire pour avoir voulu modifier la Constitution et gouverner au-delà de ses 28 ans de pouvoir. Ce projet avait été soutenu au départ par M. Kaboré qui a finalement fait volte-face après sa rupture avec le pouvoir dont il était devenu l'un des plus farouches pourfendeurs.

Depuis son exil, Blaise Compaoré n'a jamais fait de déclaration publique. Il est visé dans son pays par plusieurs affaires dont l'affaire Thomas Sankara dans laquelle il est inculpé de "complicité d'assassinat" de l'ancien chef de l'Etat et de "recel de cadavre". Il risque la peine de mort.