Répression des Rohingyas en Birmanie: l'ONU veut une commission indépendante

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La commission gouvernementale birmane chargée d'enquêter sur les troubles dans le nord-ouest du pays n'est pas "crédible", pour les Nations unies qui appellent à la formation d'une commission indépendante.

L'armée birmane a lancé le 10 octobre une offensive d'envergure dans l'Etat Rakhine (ouest) après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières.

L'ONU dénonce une vaste entreprise de répression "généralisée et systématique" menée essentiellement par l'armée à l'encontre des Rohingyas et ayant abouti à un "nettoyage ethnique" et "très probablement" à des crimes contre l'humanité.

"La commission actuelle n'est pas une option crédible pour entreprendre la nouvelle enquête", a déclaré lundi à New York Adama Dieng, conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide.

"Je suis inquiet de voir que la commission gouvernementale, qui a eu libre accès à la zone des troubles, n'ait rien trouvé pour étayer les allégations, alors que le HCR, qui n'a pas eu accès à la zone, a trouvé de nombreux témoignages", a-t-il ajouté.

Depuis octobre, quelque 70.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh et 22.000 autres ont été déplacés à l'intérieur du pays pour fuir ce que l'ONU a qualifié de "politique de la terreur".

Aung Tun Thet, membre de la commission gouvernementale, a balayé les critiques de l'ONU mardi, estimant qu'ils étaient à la recherche de la "vérité".

"Même si vous travaillez dur, il y aura des critiques", a-t-il déclaré à l'AFP.

La semaine dernière, la commission avait renoncé à rendre son rapport définitif estimant qu'elle avait besoin de plus de temps après avoir nié dans son rapport provisoire qu'un génocide était en cours contre les musulmans rohingyas.

Le groupe est le deuxième organisme créé par la birmane Aung San Suu Kyi au pouvoir dans le pays depuis mars 2016 pour tenter de remédier à la fracture religieuse dans cette partie de nord-ouest du pays.

En août, elle a nommé un autre lauréat du prix Nobel et ancien chef de l'ONU Kofi Annan à la tête de cette commission, ce que les nationalistes bouddhistes n'acceptent pas.