Les loyalistes au Yémen ont repris aux rebelles une ville clé du sud

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Les forces gouvernementales au Yémen ont repris vendredi le contrôle total de la cité portuaire de Mokha, marquant des points dans leur vaste offensive contre les rebelles lancée il y a un mois pour la reconquête des régions sur la mer Rouge.

Après des semaines de combats contre les rebelles chiites Houthis qui ont fait des centaines de morts, le porte-parole militaire Mohammed al-Naqib, a affirmé à l'AFP que les insurgés avaient été forcés de fuir de la ville.   

"Nous en avons fini avec la bataille de Mokha", a-t-il assuré, en parlant de la ville et du port qui avait été reconquis le 23 janvier par les troupes progouvernementales.

D'autres sources militaires loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont confirmé "la prise totale de Mokha par les forces gouvernementales".

Soutenues par l'aviation et la marine de la coalition arabe sous commandement saoudien, les forces progouvernementales ont lancé le 7 janvier une offensive pour reprendre aux rebelles les zones longeant la mer Rouge sur 450 km, dont les villes de Mokha, Hodeida et Midi. Depuis, les combats ont fait plus de 400 morts.

L'objectif prochain est de reprendre les villes de Hodeida et Midi, non loin de la frontière saoudienne.

"Nous nous préparons à la deuxième phase de la bataille du littoral, qui est celle de d'avancer vers Hodeida", a dit le porte-parole militaire.

Selon des sources militaires, l'aviation de la coalition arabe a mené des "bombardements intensifs" ces dernières heures dans la région de Hodeida".  

Juste après le début de l'offensive, les forces loyalistes avaient repris la petite localité de Dhubab, située à 30 km du détroit de Bab Al-Mandeb, à l'entrée de la mer Rouge.

Des dizaines de milliers de civils avaient été pris au piège de combats dans la région de Mokha et l'ONU avait exprimé son inquiétude sur leur sort.

"Les frappes aériennes, les bombardements et les attaques des tireurs d'élite dans et autour de Mokha ont tué et blessé des dizaines de civils", avait dit le coordinateur humanitaire de l'ONU, Jamie McGoldrick.

La marine américaine de son côté a renforcé sa présence près du Yémen en guerre, envoyant un navire patrouiller dans le détroit stratégique de Bab-al-Mandeb, après l'attaque d'une frégate saoudienne en début de semaine par les rebelles Houthis.

Le Pentagone avait dit craindre que le conflit au Yémen ne s'étende dans les eaux du détroit, l'un des points de passage maritime les plus importants du monde.

La guerre au Yémen oppose les forces progouvernementales aux Houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent de vastes territoires, dont la capitale Sanaa.

Depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015 pour aider le pouvoir à stopper la progression rebelle, plus de 7.400 personnes ont été tuées et plus de 40.000 autres ont été blessées.

Toutes les médiations de l'ONU dans le conflit et sept cessez-le-feu ont échoué. La guerre se poursuit, loin des projecteurs et sans aucune perspective de règlement politique.

Les groupes jihadistes rivaux Al-Qaïda et Etat islamique (EI) ont profité de la guerre et du chaos pour se renforcer notamment dans le sud et le sud-est du Yémen.