Argentine: 4 ex-tortionnaires condamnés pour crimes contre l'humanité

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Un tribunal argentin a condamné lundi quatre ex-agents de la dictature pour crimes contre l'humanité pour leur rôle dans un centre de détention clandestine lors de l'exécution du Plan Condor, dans les années 1970 et 1980.

Ce Plan avait été appliqué par les régimes militaires d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay et d'Uruguay pour éliminer tous les opposants politiques des militaires.

Les policiers fédéraux Rolando Nerone et Oscar Guitérrez ont écopé de six ans de prison, l'ancien agent des services secrets César Enciso de 16 ans d'emprisonnement et le policier fédéral José Ferrer de 25 ans de réclusion, a annoncé le tribunal.

Les quatre hommes ont été reconnus coupables d'avoir exercé leur activité dans le vieux garage Automotores Orletti, dans l'ouest de Buenos Aires.

Dans ce garage, qui fut l'épicentre du Plan Condor en Argentine, ont été retenus et torturés des centaines de militants de gauche du pays mais aussi d'Uruguay.

Au cours du procès, ouvert en octobre, l'accusation avait réclamé des peines de prison à perpétuité pour Nerone, Gutiérrez et Ferrer, et de 24 ans de réclusion pour Enciso.

En mai 2016, le premier procès au Plan Condor en tant qu'organisation criminelle s'était ouvert en Argentine, aboutissant à la condamnation de 15 anciens militaires, dont l'ex-dictateur Reynaldo Bignone (1982-1983).

Dans les autres pays du continent, les anciens militaires ont généralement bénéficié de lois d'amnistie.

Parmi les 105 victimes du Plan Condor, la plupart sont des Uruguayens (45). Il y a aussi 22 Chiliens, 13 Paraguayens, 11 Boliviens et 14 Argentins.

Les Etats-Unis étaient au courant de l'existence de ce Plan et ne s'y sont pas opposés, voyant dans ces dictatures un rempart face à l'avancée de la gauche, dans un contexte de Guerre froide.