L'ONU dénonce la "monstrueuse indifférence" pour les enfants de Syrie

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L'échec des multiples appels au cessez-le-feu en Syrie démontre une "monstrueuse indifférence" à l'égard des souffrances de millions d'enfants pris au piège dans ce conflit qui dure depuis sept ans, a déclaré mardi une responsable des droits de l'homme de l'ONU.

Une résolution sur un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, adoptée il y a deux semaines par le Conseil de sécurité de l'ONU, a été totalement ignorée sur le terrain où les combats contre l'enclave rebelle de la Ghouta orientale se poursuivent de plus belle.

Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjoint de l'ONU aux droits de l'homme, a appelé à une action immédiate pour venir en aide aux enfants syriens.

Dans un discours devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, elle a en particulier exprimé son inquiétude pour les quelque 125.000 enfants pris au piège dans la Ghouta orientale, "dont beaucoup souffrent de malnutrition grave, et la plupart sont profondément traumatisés".

"Est-ce que ce n'est pas faire preuve d'une monstrueuse indifférence à l'égard des souffrances des enfants que de bafouer les résolutions du Conseil de sécurité en faveur d'un cessez-le-feu?" a-t-elle demandé.

Plus de 350.000 personnes ont été tuées depuis le déclenchement de ce conflit en mars 2011, selon les derniers chiffres révélés lundi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres.

Panos Moumtzis, haut responsable humanitaire de l'ONU pour la Syrie, a déclaré mardi que près de 1.000 enfants avaient été tués en Syrie l'an dernier, ce qui fait de 2017 "l'année la plus meurtrière pour les enfants dans la guerre en Syrie".

"Malheureusement, 2018 a vraiment mal débuté elle aussi", a-t-il dit aux journalistes, en précisant qu'au cours des deux premiers mois de l'année, "plus de 1.000 enfants avaient été tués ou blessés au cours des combats" dans le pays.

Deux tiers des quelque 8,4 millions d'enfants en Syrie ont besoin d'aide humanitaire, alors qu'un million d'entre eux vivent dans des zones difficiles d'accès pour les convois humanitaires et 170.000 dans des localités assiégées, selon les chiffres de l'ONU.

"Les responsables de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité sont en cours d'identification (...) et des dossiers sont constitués pour leur traduction devant les tribunaux", a prévenu Mme Gilmore.