Birmanie: L'ONU va créer un organe chargé de préparer des poursuites

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Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé jeudi de créer une équipe chargée de réunir des "preuves" sur les crimes les plus graves commis en Birmanie depuis 2011, notamment à l'encontre des Rohingyas, pouvant être utilisées devant des tribunaux.

Une résolution en ce sens, proposée par l'Union européenne et l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a été adoptée par 35 voix sur les 47 Etats siégeant actuellement au Conseil, contre 3 non (Chine, Philippines et Burundi) et 7 abstentions.

Deux pays n'ont pas voté: Venezuela et Cuba.

"C'est la première fois" qu'un tel mécanisme est créé par le Conseil des droits de l'Homme, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'organe onusien, Rolando Gomez.

La décision du Conseil doit désormais être entérinée par l'Assemblée générale de l'ONU, comme c'est le cas pour toutes les décisions prises par le Conseil.

Ce vote fait suite à la publication d'un rapport fin août de la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie dans lequel les enquêteurs demandent que les principaux généraux de ce pays, y compris le commandant en chef Min Aung Hlaing, soient traduits devant la justice internationale pour "génocide dans le nord de l'Etat Rakhine, ainsi que pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan".

Dans son rapport, la mission onusienne demande au Conseil de sécurité de faire appel à la Cour pénale internationale ou d'établir un tribunal international ad hoc et appelle à des sanctions ciblées contre les auteurs de crimes et à un embargo sur les armes.

En 2017, plus de 700.000 musulmans rohingyas ont fui vers le Bangladesh après une offensive de l'armée birmane lancée en représailles d'attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas. Cette répression a été qualifiée par l'ONU de "nettoyage ethnique", une accusation rejetée par les autorités birmanes.