Le pape François appelle Ivan Duque à "rassembler les Colombiens"

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Le pape François a appelé lundi le nouveau président colombien Ivan Duque à "rassembler les Colombiens" et surmonter les différends entourant l'accord de paix signé voici deux ans avec la guérilla, lors d'une audience au Vatican.

"Je souhaite que vos deux mains soient comme ces deux branches, qui unissent la Colombie et trouvent une solution à la fracture si dure des cinquante années" de conflit armé, a déclaré le pape à la fin de sa rencontre d'une demi-heure, en lui remettant un médaillon avec un olivier à deux branches.

Le président Duque a pris ses fonctions début août en Colombie, en annonçant des "correctifs" à l'accord de paix signé fin 2016 avec l'ex-guérilla des Farc, ainsi qu'un durcissement des négociations avec l'ELN, dernière rébellion colombienne active.

"Je suis très heureux de continuer à travailler pour l'unité du peuple colombien" a-t-il souligné au cours d'une conférence de presse après sa rencontre avec le pape.

Il a mis en exergue le soutien du pape argentin à "la réintégration effective des personnes ayant abandonné l'usage de la violence et qui veulent initier un processus de réconciliation du peuple colombien basé sur les principes de la vérité, de la justice, de la réparation".

Le pape François a joué un rôle clef dans les négociations de paix en Colombie, où il s'était rendu en 2017. Le président colombien a répété lundi devant la presse que son gouvernement était disposé à négocier avec l'ELN, mais il n'a pas précisé si le Saint-Siège pourrait jouer un rôle de médiateur dans ces discussions.

Le chef de l'Etat colombien a décidé de ne pas reconnaître le Venezuela du socialiste Nicolas Maduro comme garant des négociations de paix entre l'ELN et le gouvernement colombien, qui ont débuté durant le mandat de son prédécesseur, Juan Manuel Santos. Et il souhaite que cette guérilla (qui compte 1.500 combattants) relâche tous ses otages et cesse ses "activités criminelles".

Dans un communiqué sur la rencontre, le Vatican a évoqué "un fructueux échange de vues sur la situation politique et sociale de la région, avec une attention spéciale aux migrations", une allusion à la crise humanitaire au Venezuela voisin.

"J'ai senti un appui sur la situation humanitaire" au Venezuela, s'est félicité M. Duque, à la recherche d'une réponse multilatérale sur la question mais qui est prêt à recevoir dans son pays ceux fuyant "la dictature" du gouvernement de Nicolas Maduro.

Il a loué au passage le soutien "courageux" de la France et du Canada à cinq pays latino-américains pour demander une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes contre l'humanité commis selon eux par le gouvernement du Venezuela.