Sanctions: Bolton veut une "pression maximum" sur l'Iran

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Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, s'est engagé mardi à exercer "une pression maximum" sur l'Iran une semaine après une nouvelle vague de sanctions américaines que Téhéran compare à un "crime contre l'humanité".

"Nous considérons que le gouvernement subit une vraie pression et notre intention est d'exercer une pression très forte sur eux" et même "une pression maximum", a-t-il déclaré à Singapour avant l'ouverture du sommet annuel de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean).

"Nous allons aussi augmenter significativement l'application des sanctions", a-t-il prévenu.

Après une première série de sanctions en août, Washington a rétabli le 5 novembre des mesures punitives contre les secteurs pétrolier et financier iraniens.

Selon le président américain Donald Trump, ces mesures ne visent pas "la population iranienne qui souffre depuis longtemps" mais les autorités de la République islamique, raison pour laquelle elles ne ciblent pas selon lui l'alimentation ou les médicaments.

L'Iran ne cesse de répéter que le rétablissement des sanctions américaines est une violation du droit international et que les États-Unis mentent sur la question des médicaments et de l'alimentation, ces secteurs étant indirectement touchés par les mesures contre le secteur financier américain.

"Toutes les sanctions réimposées par les États-Unis sont une violation de la [résolution] 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU", a tweeté lundi soir le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif, en faisant référence à la décision onusienne ayant validé l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

La Cour internationale de justice (CIJ) "a déjà réfuté les allégations américaines sur les exemptions humanitaires" dont bénéficieraient, selon Washington, le secteur alimentaire et médical, a-t-il ajouté. "Affamer intentionnellement la population civile est un crime contre l'humanité", a-t-il encore dit.

Les sanctions rétablies par Washington avaient été levées après la signature de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont M. Trump a décidé unilatéralement de retirer son pays en mai.

Les inspecteurs internationaux ont affirmé à moult reprises que Téhéran respectait ses engagements pris dans le cadre ce pacte.

Les autres partenaires de l'accord de 2015 - France, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine et Russie - ont dénoncé la volte-face américaine et se sont engagés à tout faire pour préserver l'accord et pour que l'Iran ne le quitte pas à son tour.

"Il n'y a pas de doute que l'Iran a déjà essayé de trouver des moyens d'échapper aux sanctions, en particulier pour le pétrole et les marchés financiers", a noté John Bolton.

"La plupart des pays d'Europe sont passés par une phase de déni et de colère mais beaucoup d'entre eux ont accepté qu'on est sorti de cet accord" à présent. Et "d'autres arrivent à cette conclusion", a-t-il assuré.

Donald Trump est persuadé que la pression économique forcera les Iraniens à accepter ses conditions pour un nouvel accord permanent sur le nucléaire, le texte de 2015 n'ayant posé des conditions que pour 10 ou 15 ans.

Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, le PIB de l'Iran devrait baisser de 1,5% cette année et 3,6% en 2019 sous l'effet des sanctions.