Ouïghours: des élus américains présentent une proposition de loi visant la Chine

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Des élus américains, républicains et démocrates, ont présenté mercredi au Congrès une proposition de loi appelant Washington à sanctionner de hauts responsables chinois en représailles à des "graves violations des droits" des musulmans ouïghours en Chine, provoquant la colère de Pékin.

Présentée à la fois au Sénat américain et à la Chambre des représentants, ce texte dénonce des "détentions arbitraires, tortures et harcèlement" contre les musulmans ouïghours en Chine.

L'adoption de cette loi reste incertaine. Elle doit encore être votée par la majorité des parlementaires puis être signée par le président américain pour entrer en vigueur.

Ce texte appelle l'administration américaine à imposer des sanctions ciblées contre des membres du gouvernement et d'autres hauts responsables, notamment Chen Quanguo, le chef du Parti communiste chinois (PCC) au Xinjiang, région autonome du nord-ouest du pays, à majorité musulmane.

La proposition de loi "condamne les violations graves des droits" des musulmans ouïghours dans le Xinjiang "et appelle à mettre un terme à la détention, la torture et le harcèlement de ces communautés en Chine et à l'étranger".

L'influent sénateur républicain Marco Rubio a dénoncé, dans un communiqué, "de graves violations des droits de l'homme et possibles crimes contre l'humanité, dont l'internement dans des camps de +rééducation politique+ de jusqu'à un million de Ouïghours et d'autres minorités principalement musulmanes".

Il a présenté cette proposition de loi au Sénat avec le sénateur démocrate Bob Menendez, qui a dénoncé une situation "au-delà de l'abominable dans le Xinjiang".

L'introduction du texte est soutenue par 13 autres sénateurs, dont six républicains.

Le président américain Donald Trump "ne peut pas détourner le regard", a ajouté M. Menendez dans le même communiqué.

En plus des sanctions, le texte exige notamment un rapport des services américains de renseignement sur la "menace que représente la répression" chinoise dans le Xinjiang pour la sécurité régionale ainsi qu'une liste des entreprises chinoises impliquées dans la construction et la gestion des camps.

La porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a réagi à ce texte en dénonçant des "remarques irresponsables, basées sur des informations incorrectes".

"D'où vient ce sentiment inexplicable de supériorité des élus américains?", a-t-elle lancé lors d'un point de presse.

Jusqu'à un million de Ouïghours et d'autres membres d'ethnies chinoises de langue turque sont ou ont été internés dans des établissements de la région du Xinjiang, selon des estimations citées à l'ONU par un groupe d'experts.

Des attentats attribués à des Ouïghours ont fait des centaines de morts ces dernières années en Chine, notamment au Xinjiang.