Crimes de guerre au Kosovo: deux chefs de la guérilla kosovare convoqués

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Deux ex-commandants de la guérilla kosovare seront interrogés en janvier par la cour internationale chargée de juger les crimes de guerre présumés commis par cette rébellion indépendantiste durant le conflit contre les forces serbes (1998-99), a annoncé mercredi leur avocat.

Rrustem Mustafa-Remi, 47 ans, et Sami Lushtaku, 57 ans, respectivement commandants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) pour le nord et l'ouest, iront répondre aux procureurs à La Haye, les 12 et 14 janvier, a annoncé dans un communiqué leur avocat Arianit Koci qui parle d'"invitation".

Ce sont les premières convocations par ce tribunal, mis en place en 2015, qui suivra la loi kosovare mais est installé à la Haye par souci de protection des témoins.

Il est chargé d'enquêter sur les crimes présumés commis par l'Armée de libération du Kosovo (UCK) contre des Serbes, des Roms et des opposants kosovars albanais.

Trois autres anciens combattants kosovars, qui n'étaient pas officiers, devront également se rendre à La Haye pour répondre aux enquêteurs, selon les médias locaux.

Interrogé sur ces convocations, le Premier ministre Ramush Haradinaj a répondu que "les combattants pour la liberté n'avaient aucune raison d'être inquiets". "Ceux qui sont invités iront là-bas, rempliront leurs obligations et reviendront", a-t-il dit.

Lui-même ancien commandant de l'UCK, il avait été acquitté par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Suivant le droit kosovar, le tribunal est installé à La Haye et composé de magistrats internationaux par souci de protection des témoins.

Il est la conséquence d'un rapport de 2011 du Conseil de l'Europe sur des crimes commis par l'Armée de libération du Kosovo (enlèvements, assassinats, torture...) et la disparition de 500 civils, principalement serbes à la fin du conflit.

Ce rapport avait notamment mis en cause le président du Kosovo, Hashim Thaçi, ancien chef politique de l'UCK.

L'intéressé dit n'avoir "rien à cacher" et dans un entretien à l'AFP début 2018, s'était dit prêt à répondre à une convocation du tribunal "à n'importe quelle heure, dans n'importe quelles circonstances, à tout moment, avec tous mes moyens".

Ultime conflit de l'éclatement de la Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre guérilla indépendantiste kosovare albanaise et forces serbes, avait fait plus de 13.000 morts, en très grande majorité des Kosovars albanais.

Elle s'est achevée quand l'Otan a bombardé la Serbie. Le Kosovo a déclaré en 2008 une indépendance que Belgrade ne reconnaît pas.