Crimes de guerre : un ex-juge militaire kosovar interrogé

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L'ex-président du tribunal militaire de la guérilla kosovare albanaise a annoncé avoir été interrogé jeudi par les enquêteurs chargés des crimes de guerre qui auraient été commis notamment contre des Serbes lors du conflit de 1998-99.

"J'ai été convoqué pour un interrogatoire en qualité de témoin", a déclaré à la presse Sokol Dobruna, 79 ans. Il a ajouté ne pas exclure que ces six heures d'audition à Pristina puissent "servir de base à (son) inculpation". L'interrogatoire doit se poursuivre vendredi et samedi, a-t-il précisé.

Ces "cours spéciales" internationales sont chargées de juger les crimes de guerre présumés commis par cette rébellion indépendantiste, contre des Serbes, mais aussi des Roms et des opposants politiques kosovars albanais.

Aucune inculpation n'a pour l'instant été prononcée par cette instance installée en 2015 et basée à La Haye, mais la procédure semble s'accélérer.

Par l'intermédiaire de leur avocat, deux anciens commandants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) ont annoncé mercredi leur convocation à La Haye les 12 et 14 janvier.

Rrustem Mustafa-Remi, 47 ans, et Sami Lushtaku, 57 ans, étaient respectivement commandants pour le nord et l'ouest de l'UCK, qui combattait les forces serbes au Kosovo.

Selon les médias kosovars, des combattants de moindre rang ont également été convoqués.

Ancien chef politique de l'UCK, le président Hashim Thaçi a lancé jeudi sur sa page Facebook un appel "à tous les anciens combattants de la liberté" afin qu'ils "répondent aux cours spéciales de manière convenable, civique et légale".

Lui-même régulièrement cité comme susceptible d'être poursuivi, Hashim Thaçi avait dit début 2018 à l'AFP n'avoir "rien à cacher" et être prêt à répondre aux enquêteurs "à n'importe quelle heure, dans n'importe quelles circonstances, à tout moment, avec tous (ses) moyens".

Il avait été mis en cause dans un rapport de 2011 du Conseil de l'Europe sur des crimes commis par l'UCK (enlèvements, assassinats, torture...) et la disparition de 500 civils, principalement serbes à la fin de la guerre.

Ultime conflit de l'éclatement de la Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre guérilla indépendantiste kosovare albanaise et forces serbes avait fait plus de 13.000 morts, en très grande majorité des Kosovars albanais.

Elle s'est achevée quand l'Otan a bombardé la Serbie, alors dirigée par Slobodan Milosevic. Le Kosovo a déclaré en 2008 une indépendance que Belgrade ne reconnaît pas.