Une fresque évoquant le drapeau des soldats japonais va être effacée à Los Angeles

1 min 45Temps de lecture approximatif

La fresque décorant une école de Los Angeles va être effacée à la demande de militants du quartier coréen qui trouvent que les rayons de Soleil constituant le fond de l'oeuvre ressemblent trop au drapeau des soldats japonais, accusés de crimes de guerre durant le second conflit mondial.

Le sujet principal de la fresque, peinte par l'artiste américain Beau Stanton en 2016, est l'actrice Ava Gardner. La star est représentée de profil, avec des palmiers, un singe et des éléments architecturaux de l'hôtel Ambassador qu'Ava Gardner fréquentait et qui a depuis été remplacé par l'école Robert F. Kennedy.

Mais ce sont les rayons de soleil orange obliques peints à l'arrière-plan qui dérangent au plus haut point les militants de la Wilshire Community Coalition (WCC), une association de quartier.

Car même si ces rayons sont orange et peints sur un fond bleu, et non rouges sur fond blanc, ils voient là une référence au drapeau utilisé par le Japon et ses soldats durant le Seconde Guerre mondiale.

Durant leur occupation de la Chine et des deux Corées, les soldats japonais sont accusés d'avoir commis de nombreuses exactions, parmi lesquelles des exécutions sommaires et des viols.

L'allusion à cet étendard honni est d'autant plus inacceptable aux yeux de la WCC que l'école est située en plein Koreatown, le quartier coréen de Los Angeles.

"Tous contre les symboles de haine: ni drapeau du soleil levant, ni croix gammée", écrit l'association sur son site internet, à côté d'une photo d'époque illustrant l'alliance entre l'Allemagne nazie et le Japon impérial.

"L'art est destiné à célébrer l'esprit humain mais, dans ce cas, il a offensé une partie de notre communauté. Nous allons enlever la fresque durant les vacances d'hiver et nous allons travailler avec la WCC, la communauté scolaire et nos partenaires artistiques pour en choisir une nouvelle", a annoncé cette semaine le responsable de l'école, Roberto Martinez, dans un communiqué.

L'artiste Beau Stanton, qui a peint la fresque bénévolement, est quant à lui allé à la rencontre des habitants du quartier pour expliquer sa démarche et essayer de dissiper tout malentendu, sans réel succès.

"Je maintiens que la censure d'une oeuvre d'art n'est pas appropriée dans une telle situation, surtout pas dans un cadre éducatif", a-t-il déclaré au Los Angeles Times.

"Nous ne doutons pas de sa bonne foi", a assuré au même journal Chan Yong Jeong, un avocat d'origine coréenne. "Nous respectons M. Stanton en tant qu'artiste, un très grand artiste, et nous respectons sa liberté d'expression".

Il a toutefois suggéré à l'artiste d'ajouter un mot d'explication à ses oeuvres, dont plusieurs utilisent ces motifs de rayons de Soleil obliques.