Elections en RDC: Katumbi et Bemba, si loin, si proches

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Deux ténors de l'opposition congolaise, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, exercent une influence à distance, à travers "leur" candidat Martin Fayulu, sur la campagne pour l'élection présidentielle à un tour prévue le 23 décembre en République démocratique.

Ils ont pourtant tout fait pour défier eux-mêmes le candidat du pouvoir, l'ex-ministre Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila.

Homme d'affaires et ex-gouverneur du Katanga, Katumbi affirme avoir été empêché de rentrer dans son pays début août pour déposer son dossier de candidature.

Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, en exil depuis mai 2016, Katumbi a été depuis condamné à trois ans de prison en RDC dans une affaire de spoliation immobilière dont il nie tout fondement. Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires.

La candidature de Bemba, 55 ans, a été rejetée par la Cour constitutionnelle en RDC. Il avait fait un retour triomphal à Kinshasa le 1er août après 10 ans de détention à La Haye et son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).

Les deux hommes ont paraphé l'accord de Genève qui a désigné à la surprise générale l'opposant Martin Fayulu candidat unique de l'opposition.

Ils suivent la campagne depuis la Belgique, où ils ont enregistré une vidéo appelant à voter pour Fayulu, en lingala pour Bemba, en swahili pour Katumbi.

En RDC, Martin Fayulu a commencé sa campagne dans l'Est et le Katanga, région que se disputent le pouvoir et les pro-Katumbi. Il a continué dans le Nord-Ouest, région où Bemba a mené une rébellion armée au début des années 2000.

Sur des affiches de campagne des candidats de la coalition Lamuka constituée autour de Martin Fayulu, les photos de Katumbi et Bemba sont systématiquement visibles avec celles du candidat.

Pendant les meetings de Fayulu dans les villes de l'Est (Lubumbashi, Kisangani, Goma, Beni), de nombreux drapeaux du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba ou de la coalition "Ensemble" de Moïse Katumbi ont flotté au tour du candidat de l'opposition.