Crimes de guerre au Kosovo: 2 ex-chefs rebelles interrogés lundi

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Deux ex-commandants rebelles kosovars seront interrogés lundi à la Haye par le tribunal international enquêtant sur des allégations de crimes commis lors de la guerre contre les forces serbes (1998-99), a indiqué vendredi leur avocat.

"Nous devrions arriver là-bas dimanche soir" avant un interrogatoire lundi, a annoncé aux médias à Pristina Arianit Koci qui n'a pas précisé si ses clients avaient été convoqués en qualité de témoins ou de suspects.

Formées en 2015, les cours spéciales chargées des crimes qu'auraient commis les combattants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), n'ont pour le moment jamais annoncé d'inculpations.

La guerre du Kosovo est le dernier des conflits qui avaient conduit à l'explosion sanglante de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990. Elle avait fait plus de 13.000 morts, dont quelque 11.000 Kosovars albanais, environ 2.000 Serbes et 500 Roms.

Rrustem Mustafa-Remi, 47 ans, et Sami Lushtaku, 57 ans, commandaient respectivement les secteurs nord et ouest du Kosovo. Ils seront interrogés séparément, a précisé Arianit Koci.

Selon les médias kosovars, le parquet du tribunal spécial a convoqué une dizaine d'anciens combattants de l'UCK.

Parmi eux, un autre officier supérieur Sylejman Selimi, 48 ans, a invoqué des raisons médicales pour ne pas se rendre à la convocation, tandis qu'un quatrième, Remzi Shala, 54 ans, a prévenu qu'il ne répondrait pas. Son avocat a dit qu'il ne savait pas où il était.

En décembre, les enquêteurs sont allés à Pristina interroger l'ancien juge militaire Sokol Dobruna, 79 ans, en qualité de témoin selon lui. "Je leur ai dit qu'aucune armée au monde n'avait plus que nous respecté la loi humanitaire", a-t-il déclaré, n'excluant toutefois pas une future inculpation.

Les victimes des crimes supposés de l'UCK incluent des Serbes, mais aussi des opposants kosovars albanais et des Roms accusés de collaboration.

La formation de ce tribunal spécial est la conséquence d'un rapport du Conseil de l'Europe qui avait mis en cause l'UCK pour des crimes de guerre et diverses exactions quand elle avait pris le contrôle du pays après le retrait des troupes serbes en 1999, consécutif aux bombardements occidentaux sur la Serbie.

Parmi les noms régulièrement cités comme pouvant être potentiellement inculpés, figurent les actuels dirigeants du Kosovo, le président Hashim Thaçi, le Premier ministre Ramush Haradinaj ou encore le président du Parlement Kadri Veseli.